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Obésité : des risques pour les victimes de moqueries

Par Philippe Berrebi

Petite chronique à l’usage de tous ceux qui vont la chasse aux kilos de… leur conjoint(e), de leurs enfants ou encore du (la) voisin(e) du bureau. Vous êtes à côté de la plaque. Vous faites même du fat shaming.
En clair, en vous moquant des personnes qui ont quelques bourrelets, qui se resservent fréquemment à table ou qui abandonnent leur régime au bout de trois jours, vous véhiculez des stéréotypes éculés, lit-on sur le site de Top santé. « Les "gros" et les "grosses" seraient paresseux et incompétents, manqueraient de volonté, ne mériteraient pas de trouver l'amour et, par-dessus tout, seraient entièrement responsables de leur surpoids », ajoute la revue.

Et les mots ont du poids. Ils sont même toxiques pour ceux qui les écoutent. Vous pensez créer un choc de nature à motiver les personnes en surpoids, c’est l’inverse qui se produit. « Les personnes discriminées se renferment sur elles-mêmes, consomment davantage de calories et cessent de pratiquer une activité physique. C'est un cercle vicieux... qui a des conséquences très concrètes sur leur santé », analyse Rebecca Pearl, chercheuse à l’University of Pennsylvania et auteur d’une étude parue dans la revue Obesity.

Son équipe s’est intéressée à 159 femmes obèses, afro-américaines, pour la plupart. Les chercheurs ont étudié le niveau de fat shaming dont elles faisaient l’objet au quotidien et mesuré l’impact sur leur moral.
Verdict sans appel : les femmes qui se sentaient le plus stigmatisées avaient un risque de syndrome métabolique multiplié par trois, et six fois plus de risques d’avoir un taux de triglycérides supérieur à la moyenne. L’humiliation de l’entourage ou du personnel médical, conclut la chercheuse, n’est jamais efficace pour induire un changement positif de comportement. A bon entendeur...