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Maladie infectieuse

Coqueluche : vacciner les grands-parents pour protéger les petits enfants

Par Melanie Gomez

Les plus de 65 ans sont eux aussi touchés par la coqueluche et parfois même hospitalisés. Les experts préconisent qu'ils se fassent vacciner pour eux, et pour protéger leurs petits enfants. 

JAUBERT/SIPA

Qu’ils soient pantouflards ou hyperactifs, spécialistes des pâtisseries maison ou plutôt adeptes de grands voyages, les grands parents d’aujourd’hui occupent souvent une place de choix dans la vie de leurs petits-enfants. « Maman, pourrais-tu les récupérer à l’école ? Papa, je n’ai personne pour amener le grand au judo. Chéri, tes parents pourraient-ils prendre les enfants aux prochaines vacances ? »
Dans la liste des services que l’on demande parfois aux grands-parents, les jeunes parents devraient peut-être également penser à leur demander de se faire vacciner contre la coqueluche pour protéger leurs tout petits. Alors que, jusqu’à présent, on disposait de peu de données scientifiques sur l’incidence de cette maladie chez les seniors, une étude récente révèle qu’elle est non seulement présente chez les plus de 65 ans, mais qu’elle peut parfois avoir des conséquences graves sur leur santé.
Des chercheurs australiens ont en effet suivi plus de 260 000 personnes âgées de 62,8 ans en moyenne entre 2006 et 2008. Ils ont observé 205 cas de coqueluche, mais le plus préoccupant, c’est que les plus de 65 ans étaient ceux chez qui le risque d’être hospitalisé était le plus important. De plus, ces chercheurs sont parvenus à identifier au sein des personnes âgées, des sous-groupes particulièrement à risque de contracter la coqueluche.

 

Ecoutez Pr Marlène Murris-Espin, pneumologue au CHU de Toulouse : « Les personnes âgées obèses, avec un IMC supérieur à 30, et les asthmatiques ont plus de risque d’avoir la coqueluche. »



Ces résultats suggèrent que la vaccination contre la coqueluche pourait donc être un moyen efficace pour protéger les seniors des risques de complications. D’une part, elle leur confèrerait une protection individuelle, mais elle permettrait également une protection collective. Certains experts recommandent déjà de vacciner les personnes âgées, au même titre que les parents ou les fratries, pour protéger notamment les nourrissons de moins de 3 mois qui n’ont pas encore reçu les 3 injections de primo-vaccination recommandées.
Car c’est bien ce manque de respect des rappels vaccinaux chez l’adulte qui est l’une des causes de contamination chez les bébés. En 2011, l’Institut national de veille sanitaire a relevé 76 cas de coqueluche chez des bébés de moins de six mois. Quasiment tous ont été hospitalisés, dont près d’un tiers en réanimation. Chez le nourrisson de moins de 2 mois, cette maladie reste la 1ère cause de décès par infection bactérienne. Lorsque les grands-parents sont en contact avec des nourrissons, les experts préconisent qu'ils  aussi passent par la case vaccination contre la coqueluche.

 

Ecoutez Pr Marlène Murris-Espin : « Même si elles ont déjà été vaccinées dans le passé, les personnes âgées peuvent avoir la coqueluche. Même quand on a déjà eu la maladie on est protégé seulement 12 à 15 ans. » 



Le Haut Conseil de Santé Publique recommande déjà la vaccination contre la coqueluche pour tous les adultes ayant un projet parental ainsi que pour l’entourage familial qui à l’occasion d’une grossesse.  Pour rappel, une primo-vaccination est faite à 2,3 et 4 mois de vie, puis un premier rappel survient vers 18 mois, un autre entre 11 et 13 ans. Ensuite chez l’adulte, un nouveau rappel est recommandé tous les 10 ans, y compris… chez les grands-parents.