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Etude Inra

Asthme : les bactéries pulmonaires joueraient un rôle clé

Des chercheurs français et belges ont montré que certaines bactéries présentes dans les poumons pouvaient réduire les symptômes de l'asthme, ou au contraire les exacerber. 

Asthme : les bactéries pulmonaires joueraient un rôle clé imagepointfr/epictura




Tout comme nos intestins, nos poumons sont peuplés de bactéries. Cette découverte réalisée il y a 5 ans a brisé le dogme de la stérilité des bronches chez les personnes en bonne santé, et a dans le même temps ouvert la voie à des recherches sur le développement des maladies respiratoires. Pour la première fois, des chercheurs de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), en collaboration avec des scientifiques de l’université de Gand (Belgique) révèlent que certaines bactéries protègent de l’asthme tandis que d’autres l’aggravent. Ils publient leurs résultats dans Isme Journal.

L’asthme touche plus de 4 millions de Français. Cette maladie chronique apparaît surtout dans l’enfance. Elle est le résultat d’une réaction exagérée des cellules immunitaires à certaines substances (pollens, acariens, fumée de tabac…). Cette inflammation chronique des bronches se manifeste par des crises au cours desquelles les malades ont du mal à respirer et toussent beaucoup.


Déséquilibre du microbiote

Depuis le 20ème siècle, l’incidence de cette maladie a considérablement augmenté. L’hygiènisation croissante et l’usage massif des antibiotiques chez les tout-petits sont soupçonnés de rendre les enfants plus vulnérables aux allergies et à l’asthme. Et le lien entre microbiote et formation du système immunitaire semble confirmer cette hypothèse, comme le souligne ces travaux franco-belges.

Chez deux types de souris, l’un élevé dans des conditions stériles et l’autre dans un environnement classique, les chercheurs ont en effet constaté des différences dans les populations bactériennes présentes dans les poumons. Cette première observation rappelle que la colonisation bactérienne se fait progressivement à partir de la naissance en fonction de l’exposition aux micro-organismes. C’est notamment pour cette raison que deux individus ont une flore bactérienne intestinale différente. Il apparaît que le même phénomène se produit dans les poumons.

Les chercheurs soulignent également que la formation du microbiote pulmonaire accompagne la maturation du système immunitaire des poumons. Aussi, la présence de certains micro-organismes, ou au contraire leur absence, pourrait prévenir ou réduire l’impact de l’asthme chez l’enfant.


Des bactéries protectrices

Pour étudier ces effets protecteurs ou néfastes potentiels, les scientifiques ont isolé et cultivé 3 souches bactériennes prélevées dans des poumons de souris en bonne santé. Ces bactéries ont ensuite été inoculées à des souriceaux avant qu’ils ne respirent des allergènes d’acariens. Les résultats suggèrent qu’une des souches n’a eu aucun effet, tandis que l’une a diminué les symptômes de l’asthme et l’autre les a exacerbé.

Ces conclusions pourraient déboucher sur des stratégies thérapeutiques telles que l’exposition à certains germes pour restaurer l’équilibre de la flore pulmonaire et réduire les crises d’asthme. Dans cette optique, l’Inra qui a d’ores et déjà déposé un brevet sur les applications en santé respiratoire de certaines bactéries pulmonaires.

Mais avant d’appliquer ces thérapies à l’homme, les chercheurs devront montrer que ces observations sont applicables à l’homme. Des études du microbiote de nourrissons devront donc être lancées.

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