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QUESTION D'ACTU

Chez les nourrissons

Asthme : prédire le risque grâce au microbiote

Les nourrissons âgés d'un mois qui ont une flore intestinale perturbée ont 3 fois plus de risque de souffrir d'allergies à 2 ans, et d'asthme à 4 ans. 

Asthme : prédire le risque grâce au microbiote RobHainer/epictura




Dès les premiers instants de la vie, notre flore intestinale se construit. En deux jours, 100 000 milliards de bactéries s’installent dans notre tube digestif. Naissance par voie basse, allaitement, cohabitation avec des animaux… De nombreux facteurs influencent la formation du microbiote et concourent à ce qu’il joue un rôle protecteur. Mais lorsque la flore intestnale est perturbée, certaines maladies peuvent se développer. Une altération visible dès un mois qui permettrait de prédire le risque d’asthme et d’allergies quelques années plus tard, suggère une étude parue ce lundi dans Nature Medicine.

Depuis plusieurs années, la littérature scientifique sur le microbiote et son rôle dans ces pathologies inflammatoires est foisonnante. Des travaux ont notamment montré que la faible présence de 4 espèces bactériennes dans la flore intestinale de nourrissons de 3 mois semblait accroître le risque d’asthme avant leur premier anniversaire.

« Actuellement, les enfants ont entre 6 et 7 ans lorsque leur asthme est diagnostiqué, une pathologie pour laquelle il n’existe que des traitements de fond permettant de limiter la survenue de crises, souligne le Dr Susan Lynch, co-auteur de cette nouvelle étude. Mais si la naissance de la maladie est visible sous la forme d’un dérèglement du microbiote dès les premières semaines de vie, cela soulève une question passionnante : pouvons vous nous remanier la communauté bactérienne des enfants à haut risque d’asthme allergique pour prévenir l’apparition de la maladie ? »


Déséquilibre de l'écosystème

Pour tenter de répondre à cette question, l’équipe de l’université de Californie – San Francisco a analysé des échantillons de selles de 130 enfants âgés d’un mois. Les chercheurs ont constaté que les enfants n’avaient pas les mêmes espèces bactériennes et fongiques dans leur microbiote. Des différences qui ont mené à la création de 3 groupes distincts.

Ces enfants ont ensuite été suivis pendant 4 ans. Les scientifiques observent alors que le plus petit des groupes (11 enfants sur 130) souffre 3 fois plus d’asthme et d’allergie que les 2 autres groupes. Le nombre d’enfants concernés coïncide avec le nombre d’asthmatiques en population générale, soit environ 8 %, pointent les auteurs.
En outre, le microbiote de ces petits participants présentent une faible diversité, notamment l’absence de bactéries normalement présentes, et à l’inverse une quantité anormalement abondante de certains champignons.


Inflammation exacerbée

Des analyses plus approfondies révèlent que cet écosystème perturbé n’arrive pas à réduire l’inflammation. En cause : les bactéries présentes sécrètent des molécules qui réduisent la présence d’un certain type de cellules immunitaires chargées de prévenir les réactions allergiques. Le système immunitaire réagit alors excessivement à toutes les agressions extérieures, entraînant allergies et asthme.

Pour les auteurs, cette découverte représente une opportunité pour développer de nouveaux traitements capables de prévenir l’émergence de ces maladies avant mêmes qu’elles ne soient survenues. Ces thérapies pourraient consister à apporter les espèces bactériennes manquantes. Ces résultats ouvrent également la voie à de nouveaux tests de dépistage précoce fondés sur l’étude du microbiote des nourrissons.

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