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Première mondiale

Greffe : des chirurgiens italiens implantent un rein à la place de la rate

Par Anne-Laure Lebrun

Chez une petite fille atteinte d'une anomalie rare des reins et des vaisseaux sanguins abdominaux, des chirurgiens ont dû transplanter un rein à la place de sa rate. 

Capture d'écran Google Maps de l'hôpital Molinette de Turin

Ce n’est pas une erreur médicale, mais une première mondiale. Dans la nuit du 9 au 10 décembre 2016, l’équipe de transplantation rénale de l’hôpital Molinette de Turin (Italie) a greffé un rein à la place de la rate d’une petite fille de 6 ans.

Les chirurgiens ont été amenés à imaginer cette procédure inhabituelle en raison des malformations rénales et vasculaires rares dont souffrait la fillette. Des anomalies graves qui l’ont obligée à être dialysée depuis sa naissance. Elles la privaient également de boire et d'uriner.

Une première transplantation avait déjà été tentée en 2014. Mais l’anomalie de ces vaisseaux sanguins abdominaux a fait échouer la greffe. L’organe, qui ne recevait pas de sang, n’a jamais fonctionné correctement. En outre, son système immunitaire a fortement réagi contre le greffon, a indiqué l’hôpital dans un communiqué.

De ce fait, les médecins ont du effectuer plusieurs tests génétiques pour trouver un donneur « hautement compatible » avec la petite patiente. Le donneur parfait est trouvé le 9 décembre dernier.


Opération réussie

Mais même une fois cet obstacle franchi, les chirurgiens font face à un autre écueil. « Sa malformation est si particulière qu’elle rend impossible la greffe d’un nouveau rein avec les techniques habituelles », a expliqué l’établissement. Seule possibilité pour les chirurgiens : implanter le rein plus haut dans la cavité abdominale afin de recréer une nouvelle connexion au réseau vasculaire.

Ils décident alors d’implanter le greffon à la place de la rate, un organe dispensable situé profondément dans l’abdomen, tout près des côtes. Grâce un uretère très long, les chirurgiens ont pu relier le rein à la vessie de la petite fille.

Après quelques jours en soins intensifs, la jeune patiente se porte très bien. Pour la première fois, elle a pu boire et faire pipi sans sonde à 6 ans. Elle devrait bientôt être transférée dans le service de transplantation rénale d’un autre hôpital.