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Infection par une bactérie

Décès de prématurés : l’AP-HP suspend la distribution de lait maternel

Par Audrey Vaugrente

Le lactarium d’Île-de-France suspend son activité. Une bactérie se trouvait dans le lait distribué à 2 hôpitaux. Sur trois nourrissons contaminés, deux sont décédés.

Petunyia/epictura

L’incident est rarissime, et ses retombées sont lourdes. Trois nourrissons ont reçu du lait maternel peut-être contaminé par une bactérie en Île-de-France. Deux de ces grands prématurés sont décédés. Le dernier se porte bien. Par précaution, l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) a décidé de fermer temporairement le lactarium qui a traité ces dons. Plusieurs enquêtes sont en cours.

31 établissements desservis

Deux services de néonatologie franciliens sont concernés par ces contaminations. Le lait maternel issu de dons leur a été envoyé par le lactarium d’Île-de-France, situé dans les locaux de l’hôpital Necker (Paris). Il est chargé de centraliser les prélèvements, les analyser et les envoyer aux services en besoin. « Il n’est pas possible d’affirmer que ce lait soit à l’origine des contaminations, mais il n’est pas non plus possible de l’exclure à ce stade », souligne un communiqué de l’AP-HP. La suspension de la structure est donc une simple mesure de précaution, à laquelle s’ajoute le rappel des lots déjà distribués.

28 hôpitaux franciliens et 3 de province sont alimentés par le lactarium de Necker. L’AP-HP précise que d’autres établissements prendront le relais en attendant sa réouverture. Elle sera sans doute influencée par les résultats des diverses enquêtes en cours. Elles ont pour but d’expliquer comment les trois contaminations sont survenues et si elles sont liées. Pour cela, l’analyse des souches sera essentielle. Car « à ce jour, les contrôles microbiologiques effectués sur les laits délivrés par le lactarium de Necker (…) ont tous été négatifs », selon l’AP-HP.

Des intoxications alimentaires

Les premiers examens ont révélé la présence du Bacillus cereus chez les trois nourrissons. Cette bactérie se trouve naturellement dans le sol, l’eau ou encore les plantes. Inoculée à une personne en bonne santé, elle ne provoque qu’une intoxication alimentaire de faible ampleur (vomissements, diarrhées) et transitoire. Mais chez les patients plus fragiles, immunodéprimés ou grands prématurés par exemple, des complications sévères peuvent survenir, comme une septicémie ou une méningite. Les antibiotiques constituent le seul recours à cette infection.

A l’heure actuelle, l’AP-HP se montre prudente : le rôle de la contamination dans le décès des deux nourrissons n’est pas déterminé. Etant tous deux de grands prématurés de moins de 1 kg, ils ont pu succomber à d’autres événements.