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Pilule de 3 ème génération: informer pour rassurer

Par Philippe Berrebi

Son « combat » a été abondamment relayé par les medias et le Parisien revient aujourd’hui sur l’histoire douloureuse de Marion Larat. « Personne ne doit prendre le pilule de 3 ème et 4 éme générations ». C’est pour « prévenir les filles » que cette jeune bordelaise de 25 ans a lancé cet appel. Et elle a porté plainte au pénal contre le directeur général des laboratoires Bayer et contre le directeur de l’Agence de sécurité du médicament (Ansm). Il  s’agit, selon elle, dans le premier cas, d’une atteinte involontaire à l’intégrité de la personne humaine et, dans le second, du non respect du principe de précaution. Selon Marion, le directeur de l’Ansm aurait dû demander le retrait de ces pilules. La jeune femme la prenait depuis quatre mois lorsqu’elle a sombré en 2006 dans le coma après un accident vasculaire cérébral. « Elle ignorait, explique le quotidien, qu’elle était atteinte du facteur V de Leiden, une mutation génétique qui affecte 5% de la population. Il entraîne une coagulation du sang plus rapide ce qui provoque des caillots ». Or, parmi les contre-indications des pilules à base de progestatif (3 ème et 4 éme générations), figure le risque de thrombose. Ils sont deux fois plus nombreux qu’avec des pilules de 2 ème génération.

Aujourd’hui, Marion est handicapée à 65% et souffre de troubles de langage et de la mémoire. Mais aussi légitime soit-elle, l’émotion et la compassion ne peuvent pas avoir valeur de recommandation sanitaire. Les 1,7 million de femmes, qui ont recours à ces pilules, s’inquiètent légitimement des risques encourus. Ils ont été pointés dans de nombreuses études, rappelle le journal. La Haute autorité de santé avait signalé les risques de thrombose et l’Ansm  a déconseillé la prescription de ces pilules en  première intention. Le ministre de la Santé a, elle, décidé de les dérembourser à partir  de septembre 2013. Comme si une décision financière pouvait apporter un réponse à une question médicale.

Interrogé par le Parisien, le Dr Sylvain  Mimoun, gynécologue, opte pour le bon sens : « Les femmes qui prennent ces pilules depuis plus d'un an sans avoir eu de problème ni aucun autre effet secondaire peuvent continuer sans crainte », précise-t-il. En effet, les problèmes de thrombose apparaissent dans les trois à quatre mois après le début de la prise. En revanche, s'il y a le moindre doute, notamment parce qu'il y a des cas de phlébites ou de thromboses avérés dans la famille, mieux vaut consulter son médecin ou son gynécologue, qui prescrira un bilan de coagulation ».

C’est sans doute sur ce point que les agences sanitaires et les pouvoirs publics devraient axer leur information auprès du grand public et des médecins.