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Innovation

Chirurgie : le bioverre stimule la reconstruction des os

Par Thomas Bourreau

Un « bioverre » permet de stimuler les cellules en charge de la reconstruction des os. Ses applications vont de la chirurgie dentaire à celle du rachis en passant par l'orthopédie.  

© Noraker

Un matériau, ressemblant à du gros sel, est utilisé depuis quelque mois en France par des chirurgiens pour aider à la reconstruction des os. Ce bioverre, créé par la société Noraker, basée à Villeurbanne dans la banlieue de Lyon, est utilisé autant pour la chirurgie dentaire, que pour l'orthopédie et la chirurgie du rachis, selon Sciences et Avenir.

Disparaît entre 3 et 6 mois

Ce matériau a pour objectif de stimuler les cellules responsables de la construction osseuse, les ostéoblastes. Il est composé de 45 % de silicium, 24,5 % de calcium, 24,5 % de sodium et 6 % de phosphore. Le tout est mélangé à 1 400 °C pour ensuite être refroidi dans de l'eau glacée. Selon l'AFP, certains chirurgiens, comme le Pr Cédric Barrey, du service de neurochirurgie de l'hôpital Pierre-Wertheimer à Lyon, l'utilisent depuis 18 mois déjà. Le Pr Barrey s'en est dernièrement servi sur une patiente atteinte de discopathie, une maladie qui touche les disques intervertébraux. Après lui avoir posé six vis et tiges en titane au niveau du rachis, le professeur a déposé un mélange de bioverre et de sérum physiologique au niveau des attaches et de l'os qui lui a été greffé. Ce mélange stimulera la reconstruction des os et disparaîtra de l'organisme après 3 à 6 mois.
D'abord utilisé sur le marché dentaire, pour restaurer le volume osseux avant la pause d'un implant, le bioverre est maintenant utilisé en orthopédie. Selon le Pr Barrey, 80 patients ont été traités avec ce matériau et les résultats s'avèrent  concluants, mais il faut encore un an pour avoir du recul et évaluer le produit.

Un kilogramme produit par jour

Longtemps cantonné au milieu de la recherche, le bioverre a été inventé aux USA en 1969. Il était utilisé pour limiter le nombre d'amputations durant la guerre du Vietnam. Maintenant, il n'y a que trois entreprises dans le monde qui produisent la fameuse formule « 45S5 » du bioverre. En France, Noraker, qui produit le précieux et délicat matériau, est née en 2005 autour des travaux d'un ingénieur de l'INSA, Rachid Zenati. Le matériau reste cher, ce qui freine certains chirurgiens. Une boîte de 16 mg coûte 230 € mais est remboursée par la Sécurité sociale.

Le prix n'est en revanche pas un obstacle pour l'export. C'est à l'étranger que la société vend le plus. Sur les 10 000 boîtes produites chaque année, 70 % partent à l'étranger et particulièrement dans les pays musulmans comme la Turquie, l'Iran ou l'Egypte. En effet, ces pays interdisent les substituts osseux humains ou provenant d'animaux. 

 

 

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