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Atlas de la démographe médicale 2016

Démographie : 25 % de généralistes en moins à Paris en 2020

Par Bruno Martrette

Le CNOM publie ce jeudi l'Atlas de la démographie médicale 2016. Le nombre de généralistes a notamment diminué de 8,4 %. Les grandes villes comme Paris ne sont plus épargnées. 

VALINCO/SIPA

Pour la 10ème année consécutive, le Conseil National de l'Ordre des Médecins (CNOM) a présenté ce jeudi sa nouvelle édition 2016 de l’Atlas de la démographie médicale. Les données publiées confirment une tendance observée depuis plusieurs années. Alors que le nombre de médecins en activité régulière reste stable (-0,4 % sur la période 2007-2016), l'Ordre note une augmentation constante du nombre de retraités (+87,7 %). Parmi eux, beaucoup font le choix de continuer à exercer, faute de successeurs, reconnaît l'institution ordinale.

En effet, pour comprendre ce phénomène, l’Atlas insiste sur la baisse « préoccupante » du nombre de médecins généralistes, premiers touchés par le nombre important de départs en retraite. Depuis 2007, le nombre de généralistes a ainsi diminué de 8,4 %. Cette baisse pourrait se traduire par la perte d’un médecin généraliste sur quatre sur la période 2007-2025 !

Médecine générale : classification du CNOM par bassin de vie 

Et face à cette prévision inquiétante pour l'égal accès aux soins de tous les Français, les généralistes ne sont pas les seuls à se faire rare. Dans de plus en plus de territoires, la pénurie de médecins s'étend à toutes les spécialistes (ophtalmologistes, dermatologues, etc.). Et là encore, certaines régions sont plus touchées que d'autres.

Dans un communiqué, la CNOM relève que « la France continue de présenter d’importantes disparités territoriales ». « Les territoires de la façade Atlantique, Rhône-Alpes et les territoires frontaliers (Nord, Est) voient leurs effectifs augmenter quand d’autres territoires allient densité faible et manque d’attractivité tels que le Centre, la Bourgogne… qui sont de plus en plus en souffrance », précise-t-il. Preuve en est avec la cartographie (ci-dessous) de la densité des médecins en activité régulière toutes spécialités confondues.

 


Les grandes villes ne sont pas épargnées 

De plus, l'institution fait remarquer qu'il existe aussi « des territoires en souffrance y compris dans les départements et régions bien dotés ». Comme exemple, le CNOM cite la Bretagne intérieure (Argoat)" qui souffre comparée à celle du littoral.
Enfin, pour trouver des déserts médicaux, pas besoin d'aller en province ou à la campagne, s'inquiète le Dr Patrick Romestaing, vice-président du Conseil National de l’Ordre des Médecins (CNOM).

Contacté par Pourquoidocteur, il confie que « la désertification médicale touche aussi les zones péri-urbaines, ainsi que le coeur de grandes villes ». A Paris, il indique que le nombre de médecins généralistes a baissé de 20 % ces derniers années. « Et d'ici 2020, on s'attend à ce qu'un généraliste sur quatre disparaisse au coeur de la capitale », annonce-t-il.

Pour mettre fin à ces déserts médicaux, ce médecin ne veut pas entendre parler de mesures coercitives, « qui découragent ». « Il faudra mettre en place des mesures davantage incitatives, notamment pour les plus jeunes », conclut-il.