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Désogestrel, gestodène

Pilule de 3e génération : risque d'embolie pulmonaire doublé

Par Audrey Vaugrente

La pilule contraceptive est associée à un risque accru d'embolie pulmonaire, d'AVC et d'infarctus. Les progestatifs de 3e génération sont plus impliqués que les autres.

areeya/epictura

La pilule est associée à la survenue d'événements cardiovasculaires. La Caisse nationale d’assurance maladie (CNAMTS) confirme ce phénomène bien connu depuis la crise des pilules de 3e et 4e génération. Elle s’appuie sur une large base de données pour évaluer le risque associé aux contraceptifs oraux. Ses conclusions, tirées du suivi de 4,9 millions de femmes, sont parues dans le British Medical Journal.

Risque accru avec deux progestatifs

Au total, 8 combinaisons contraceptives – contenant des œstrogènes et un progestatif – ont été suivies pendant deux ans. Pour être éligibles, les femmes devaient avoir perçu au moins un remboursement pour une contraception orale. Sur les 4,9 millions d’assurées, 3 253 ont été hospitalisées pour un incident cardiovasculaire au cours de la période de suivi. Les embolies pulmonaires étaient de loin les événements les plus courants, suivies des AVC ischémiques et des infarctus du myocarde.

Source : CNAMTS/BMJ

L’association avec de tels incidents est plus forte selon les types de contraception prises par les participantes de l’étude. Le risque relatif le plus élevé s’observe chez les femmes qui prennent du désogestrel et du gestodène, en association avec un œstrogène. Ce sont des pilules de 3e génération. Par rapport au lévonorgestrel - de 2e génération-, le risque est doublé chez les femmes sous désogestrel et accru de 60 % sous gestodène.

Des recommandations strictes

Lorsque le lévonorgestrel est associé à un œstrogène peu dosé, le risque relatif est en revanche réduit au maximum. C’est aussi la 2e pilule la plus utilisée, selon les résultats, après la combinaison lévonorgestrel/œstrogène plus fortement dosé. Suivent les combinaisons à base de désogestrel.

Source : CNAMTS/BMJ


Ces résultats vont dans le même sens que des études précédentes, et montrent que l’âge entre en ligne de compte dans l’augmentation du risque d’événement cardiovasculaire. Ils devraient aussi servir à mieux asseoir les recommandations officielles sur la prescription d’une contraception orale. Les pilules contenant du lévonorgestrel ou de la noréthistérone doivent être utilisées « préférentiellement ». Lors de la première prescription de toute contraception orale combinée, un examen médial précis et des examens biologiques doivent être réalisés afin de repérer des facteurs de risque chez la patiente. Les autorités exigent aussi que les femmes soient informées du risque d’accident thromboembolique et des premiers signes.