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Etude sur 14 000 Européens

Sécurité routière : 8 % des piétons envoient des textos en traversant

Par Julian Prial

Selon une enquête, près de 17 % des piétons européens utilisent leur smartphone dans leurs déplacement urbains. Ce chiffres monte à 22 % pour les jeunes femmes parisiennes. 

POUZET/SIPA

Piétons et smartphones : un duo à haut risque ! D’après un sondage mené par le centre de recherche en accidentologie du groupe DEKRA au sein de six capitales européennes, de nombreux piétons sont régulièrement distraits par leur smartphone lorsqu’ils traversent des voies de circulation. Les chiffrent sont sans appel, près de 17 % des 14 000 piétons sondés sont dans ce cas-ci.

A Amsterdam, Berlin, Bruxelles, Paris, Rome et Stockholm, les piétons ont été observés dans différents lieux afin d’analyser leur comportement avec leur smartphone. Les enquêtes ont été menées dans des lieux où les niveaux de densité de piétons sont les plus élevés, comme des arrêts de bus, des stations de métro ou près des gares.

Ainsi, près de 8 % des piétons, tous âges confondus, ont été vus en train d’envoyer un SMS alors qu’ils traversaient la route. 2,6 % passaient des appels et environ 1,4 % faisaient les deux à la fois. Enfin, environ 5 % portaient des écouteurs sans parler et écoutaient donc probablement de la musique. Des chiffres bien en deçà d'une précédente enquête qui montrait que plus d'un Français sur deux (53 %) utilise son smartphone en traversant la rue. 

Les Stockholmois sont les plus accros 

Sans étonnement, ce sont les piétons les plus jeunes qui ont tendance à utiliser leur smartphone davantage que leur ainés : les 25-35 ans utilisent en effet leur portable 22 % de plus que les autres tranches d’âge. Des différences spécifiques en fonction des sexes sont aussi observées. Alors que les femmes ont plutôt tendance à envoyer des SMS (11,4 % pour les Parisiennes de cette tranche d'âge), les hommes écoutent davantage de musique (à Paris, ils sont 8,28 % pour la tranche d’âge concernée).

Et cette prise de risques est présente partout en Europe puisque, globalement, il y a très peu de différences entre les six capitales européennes. Le résultat le plus frappant de cette enquête révèle qu’Amsterdam est la ville où l’on enregistre la moins importante utilisation de smartphone, tous âges confondus. Le taux global y est de 8,2 % alors qu’il atteint 10,6 % à Rome. Bruxelles (14,12%), Paris (14,53%) et Berlin (14,9 %) enregistrent des résultats très similaires. Le record est atteint par Stockholm avec 23,55 %. Un chiffre tout proche de celui des femmes parisiennes de 25/35 ans qui sont 22 % à adopter cette attitude.  

 

Le piéton responsable d'un accident mortel sur 10 

Résultat, notamment à cause de ces comportements imprudents, les statistiques montrent, qu’en Europe, environ 22 % des personnes victimes d’un accident mortel de la route sont des piétons ; et ces accidents ont généralement lieu en ville. En Allemagne, cette proportion s’élèverait même à à 70 %. Et les chiffres relatifs aux comportements des piétons sont particulièrement inquiétants.

D’après le Bureau de Statiques Fédéral Allemand, environ 10 % des accidents mortels sur les routes allemandes sont causé par des piétons ayant un comportement inapproprié. Près de la moitié de ces cas implique des piétons qui ne prêtent pas attention aux véhicules sur la route. « Même si les enfants sont souvent la cause d’accidents, il semblerait qu’il y ait un nombre de cas non signalés, concernant d’autres tranches d’âge, qui sont liés à l’utilisation de smartphone », précisent les auteurs de l'étude.

Face à ces chiffres préoccuppants, la recommandation des experts de DEKRA est claire : « Lorsqu’une personne se trouve dans la circulation en tant que piéton, elle doit rester pleinement concentrée sur le trafic pour sa propre sécurité », explique Nicolas Bouvier, Directeur Général de DEKRA Automotive SA. « En tant qu’usagers de la route non-protégé, le piéton est confronté à un plus grand risque en cas d’accident. La distraction que représente un smartphone ne doit donc pas être sous-estimée », conclut-il.