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Phosphate

Alimentation : la viande rouge liée au vieillissement prématuré

Par Antoine Costa

Les phosphates présents en quantité dans la viande rouge, notamment de mauvaise qualité, accélèrent le vieillissement et ont des effets néfastes sur la santé.

Mark Longair/Flickr

La viande rouge n’a pas le vent en poupe. Après que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé qu’elle pouvait être cancérigène, consommée en grandes quantités, une étude de l’université de Glasgow montre que les phosphates qu’elle contient sont responsables d’un vieillissement prématuré.

Les chercheurs, dont les résultats ont été publiés dans la revue Aging, ont étudié les régimes alimentaires et l’état de santé de deux catégories sociales d’habitants de Glasgow : les plus aisés, et les plus pauvres. La ville écossaise a en effet une particularité : c’est l’une des villes des pays industrialisés où la différence d’espérance de vie est la plus élevée entre les extrêmes sociaux. Elle est de 14 ans chez les hommes, et de 11 ans chez les femmes.

Il ressort de l’étude que les hommes des classes sociales les plus défavorisées sont ceux qui souffrent du plus de différence entre l’âge biologique et l’âge réel. Les données suggèrent aussi qu’il existe un lien direct entre le vieillissement prématuré et les niveaux de phosphate dans l’alimentation, en particulier à cause de la consommation de viande rouge.

Atteintes rénales et cardiaques

Conséquences : leur fonction rénale est affaiblie, voire pathologique, et les vaisseaux sanguins sont prématurément abîmés. L’absorption de phosphates en quantités importantes est ainsi liée à une surmortalité par maladies cardiovasculaires.

« De manière frappante, un grand nombre de sujets présentaient des signes de maladies chroniques précoces du rein, explique le Pr Shiels de l’institut d’études sur la cancer de l’université de Glasgow. Il ne nous a pas échappé que la qualité des produits à base de viande rouge, et leur conservation, a pu avoir un impact sur les régimes alimentaires des plus démunis, et donc sur leur état de santé. »

C’est donc la quantité de viande rouge consommée, mais aussi sa qualité, qui serait responsable en partie de la surmortalité. Si ces chiffres ne se retrouvent pas dans une telle mesure chez les femmes ou chez les hommes plus aisés, c’est en raison du déséquilibre dans le régime alimentaire des hommes aux revenus faibles. En particulier, la consommation réduite de fruits et de légumes s’associe avec la consommation de viande rouge pour accélérer le vieillissement général.