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Revue de la littérature

Adultère : un père sur cent élève un enfant qui n'est pas le sien

Par Audrey Vaugrente

Certains pères élèvent sans le savoir un enfant qui n'est pas le leur. 1 % seraient concernés et non 10 %, comme le prétendent plusieurs travaux.

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Quand l’adultère se double d’une paternité involontaire. Selon la rumeur, et plusieurs travaux, un homme sur dix élèverait sans le savoir un enfant qui n’est pas le sien. Légende urbaine, tranche une étude parue dans la revue Trends in Ecology & Evolution. En réalité, les chiffres sont bien moins élevés et très stables dans le temps. Depuis des siècles, les pères cocus qui s’ignorent sont environ 1 %. Voilà qui devrait en rassurer plus d'un.

Papillonner en dehors du mariage serait-il moins fréquent qu’on l’imagine ? C’est en tout cas confirmé chez les Dogons du Mali. 1,8 % des pères élèvent un enfant qui n’est pas le leur dans cette population. La part est similaire dans de nombreuses ethnies : les habitants des Flandres (Belgique), les Afrikaners d’Afrique du Sud ou encore les Italiens. Plus étonnant, cette statistique se maintient au fil du temps puisque les chercheurs l’ont retrouvée dans les mêmes proportions il y a 400 ans. Une conclusion possible grâce à l'analyse des variations familiales sur le chromosome Y.

Jalousie et religion

Pourtant, expliquent les auteurs, les couples étaient plus fidèles il y a plusieurs siècles qu’aujourd’hui, à l’ère de la contraception et de la libération sexuelle de la femme. Cela aurait donc pu entraîner une explosion du nombre de pères cocus à leur insu.

Mais l'intérêt de rechercher le matériel génétique d'un autre père semble bien faible au vu des risques que la manoeuvre soit découverte par le conjoint officiel, expliquent les chercheurs. Le danger est d'autant plus grand que la durée de vie d'un être humain est longue. Aller chercher d'autres gènes n'aurait donc que peu d'intérêt sur le plan de l'évolution. S’y ajoutent des stratégies spécifiquement destinées à limiter les relations extra-conjugales. La jalousie des hommes, les pratiques religieuses régulant la sexualité des hommes, les attitudes négatives vis-à-vis de l’adultère féminin, sont autant de techniques qui aident à limiter les paternités indésirables.