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Application envisagée sur l’homme

Greffe : un babouin vit 945 jours avec un cœur de porc

Par Jonathan Herchkovitch

Des avancées spectaculaires ont été réalisées dans la tolérance des organes transplantés entre espèces. Un cœur de porc a tenu 945 jours dans le thorax d’un babouin.

travelwayoflife/Flickr

La xénogreffe. C’est une transplantation entre espèces différentes. L’idée fait rêver les médecins, car elle permettrait de résoudre les problèmes de disponibilités d’organes humains, en les remplaçant par des équivalents animaux. Une équipe de chercheurs américains est parvenue à transplanter le cœur d’un porc chez un babouin, qui l’a toléré pendant 945 jours. Un record.

Pour tester les greffons, les scientifiques n’ont pas réalisé une transplantation complète. Ils ont implanté le cœur de porc dans la cage thoracique des babouins, tout en conservant la fonction respiratoire du palpitant d’origine. Sur les cinq babouins de l’expérience, les organes ont tenu en moyenne 298 jours, et 945 jours au maximum (contre respectivement 180 et 500 jours lors des précédents essais).

Cette prouesse, rapportée dans un article de Nature Communications, a été réalisée grâce à l’utilisation combinée de médicaments immunosuppresseurs – qui limitent le rejet du greffon par le système immunitaire – et de cœurs issu de porcs génétiquement modifiés.

Des cœurs entiers de porcs chez l’homme

« C'est très important, car cela nous rapproche un peu plus de l'utilisation de ces organes chez l'homme », estime Muhammad Mohiuddin du National Heart, Lung and Blood Institute (Etats-Unis) coauteur de l'étude parue mardi dans la revue Nature Communications. « Les xénogreffes pourraient sauver des milliers de vies perdues chaque année en raison d'une pénurie d'organes humains destinés à la transplantation ».

Si les chercheurs se sont intéressés aux cochons, c’est à cause de la proximité anatomique de leur cœur avec celui de l’être humain. Pourquoi pas les singes ? Parce que malgré leur proximité génétique, le faible nombre de singes en captivité, dont certains sont en voie de disparition, n’en font pas des candidats idéaux à la recherche et à l’exploitation cliniques.