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Traitement préventif du VIH

Grossesse : un antirétroviral affecterait le développement cognitif des bébés

Par Anne-Laure Lebrun

L'atazanavir, un antiviral prescrit pour prévenir la transmission materno-fœtale du VIH, aurait des effets négatifs sur l'acquisition du langage et le développement socio-affectif des enfants.

Brennan Linsley/AP/SIPA
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Grâce à l’amélioration des traitements antirétroviraux, le risque de transmission du VIH de la mère à l’enfant a pu être abaissé à environ 1 % dans les pays industrialisés. Mais parmi les molécules prescrites aux femmes enceintes, l’atazanavir entraînerait des troubles du développement chez les enfants, suggère une étude américaine parue dans le journal AIDS.

Les chercheurs de l’Ecole de santé publique Chan School à Harvard ont étudié 917 enfants nés de mère atteints du VIH. Toutes ont pris le traitement antirétroviral recommandé pour limiter les risques de transmission, mais seules 167 femmes ont reçu de l’atazanavir. A leur premier anniversaire, les médecins ont étudié les enfants afin d’évaluer leur apprentissage du langage et leurs interactions sociales.

Les résultats montrent que les enfants ayant été exposé in utero à l’atazanavir ont un langage moins évolué que les enfants exposés à d’autres antirétroviraux. Ces troubles ont été observés chez tous les enfants, qu’ils aient été exposés au premier trimestre de grossesse, au second ou au troisième.


Faire évoluer les traitements

Par ailleurs, les enfants exposés à l’atazanavir ont présenté des troubles du développement affectif. Mais contrairement aux troubles du langage, ceux-ci sont uniquement observés chez les enfants exposés au cours des deuxième et troisième trimestres de grossesse.

Pour les chercheurs, ces travaux supportent les études précédentes révélant ce léger retard de la parole chez les enfants exposés à cet antirétroviral. Toutefois, « ces différences ne devraient pas avoir de complications cliniques importantes, mais elles ajoutent un nouveau risque à la myriade de risques biologiques et socio-environnementaux auxquels sont souvent exposés ces enfants », expliquent le Dr Ellen Caniglia et ses collègues, avant d’ajouter que « ces résultats seront utiles pour mieux planifier les traitements des femmes atteintes du VIH ».

Des travaux supplémentaires seront nécessaires pour évaluer si ces troubles persistent au-delà d'un an. Ces recherches devraient également permettre de mieux comprendre les mécanismes sous-jacents, et déterminer si ces altérations du développement peuvent être liées à une autre molécule, le ténofovir, fréquemment utilisé en combinaison avec l’atazanavir.