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Paracétamol : l'exposition prénatale associée à un risque accru d'asthme

Ce médicament est couramment utilisé pendant la grossesse, mais n’est pas sans risque. L’exposition prénatale est associée à un risque accru d’asthme chez l’enfant.

Paracétamol : l'exposition prénatale associée à un risque accru d'asthme Rafael Ben-Ari/Chameleo/REX/SIPA




Le paracétamol est l’antidouleur le plus utilisé par les femmes enceintes. Il est recommandé en première ligne dans les douleurs, les fièvres et les états grippaux de cette population. Mais la prescription et la consommation devraient être réalisées avec plus de précaution, selon une étude parue dans l’International Journal of Epidemiology. La prise de cette molécule est associée à un risque accru d’asthme chez l’enfant exposé in utero.

Risque accru de 13 %

Ces travaux ont été réalisés sur une cohorte importante de 114 500 enfants et de leur mère. Chez cette dernière, la consommation de paracétamol a été soigneusement étudiée au cours de la grossesse, ainsi que la raison pour laquelle le médicament était pris. « Certaines études ont travaillé sur ce sujet mais n’ont pas apporté de conclusion solide sur le risque d’asthme.
La raison principale est qu’il s’agit de l’antalgique le plus banal et qu’il est compatible avec la grossesse », analyse Sinem Ezgi Gulmez, pharmacologue à l’université de Bordeaux (Gironde) contactée par Pourquoidocteur.

A l’âge de 3 ans, 5,7 % des enfants souffraient d’asthme. A l’âge de 7 ans, ils étaient 5,1 %. Mais ce n’est que dans le premier cas que l’association avec l’exposition prénatale au paracétamol est solide. Le risque est accru de 13 % chez ces participants. Le lien est d’autant plus renforcé si la mère a pris la molécule pour plusieurs motifs au cours de la gestation. En revanche, ce n’est pas ce qui provoque la prise médicamenteuse qui est à l’origine de cette association, soulignent les chercheurs.

Avec précaution

Ces résultats doivent inciter à la prudence car le paracétamol n’est pas contre-indiqué dans la grossesse. Le Centre de Référence sur les Agents Tératogènes (CRAT) conclut que « les données publiées sont très nombreuses et rassurantes ».  Mais la littérature sur les risques de cette molécule, notamment sur le foie, est de plus en plus prolifique. Certaines études sur l’animal commencent à jeter le doute sur l’innocuité de ce médicament au cours de la grossesse. « Il faut réfléchir avant de le prendre, tranche Sinem Ezgi Gulmez. Il ne peut pas être pris trop facilement. »

Ecoutez...
Sinem Ezgi Gulmez, pharmacologue à l’université de Bordeaux : « Le paracétamol ne doit pas être recommandé trop facilement. Ce message peut aussi concerner les autorités de santé. »


De fait, nombreuses sont les structures qui désignent le paracétamol comme la molécule de référence dans la prise en charge de la douleur dans la grossesse, à commencer par le CRAT et l’Observatoire des Médicaments, des Dispositifs Médicaux et des Innovations Thérapeutiques de la Région Centre (OMéDIT).

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