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Suivi sur 14 ans

Risque cardiovasculaire : avoir du ventre est plus dangereux qu'être en surpoids

Par Ambre Amias

A poids égal, mieux vaut que la graisse soit répartie uniformément que concentrée dans l'abdomen. Un large tour de taille augmente le risque de maladies cardiovaculaires plus que le surpoids lui-même.

Francis Joseph Dean/REX/REX/SIPA

« Brioche », « ventre à bière », « bouée » ou « abdos Kro » : la graisse abdominale est souvent désignée par des expressions humoristiques, et pourtant, elle fait peser un risque majeur sur la santé. Une étude publiée dans la revue Annals of Internal Medicine souligne même qu’elle serait associée à un risque de mortalité cardiovasculaire plus important que l’obésité.

Le surpoids est généralement mesuré à l’aide de l’indice de masse corporelle (IMC), mais celui-ci ne prend pas en compte la répartition de la masse musculaire et de la masse grasse. Pour cela, les médecins peuvent s’intéresser au rapport taille-hanche (RTH), qui correspond au rapport entre la circonférence de la taille et celle des hanches. Ce rapport permet de déterminer la forme du corps de l’individu, sachant qu’une forme androïde ou en « pomme » (comme dans le cas d'un ventre très rond) augmente le risque de maladie cardiovasculaire.

 

IMC normal, risque de mortalité

Les chercheurs à l’origine de la publication ont suivi 15 184 personnes sur une durée moyenne de 14 ans. La moitié d’entre elles étaient des femmes, de 18 à 90 ans. Lors de cette étude, 1 404 décès liés à des complications cardiovasculaires sont survenus. D’après les calculs des scientifiques, ces décès étaient particulièrement associés à un RTH élevé.

Même en contrôlant ces résultats avec d’autres facteurs de risques, comme la consommation de tabac, la présence de diabète ou encore le milieu social, ils arrivent aux mêmes conclusions.

Les hommes avec un IMC normal, mais avec un ventre à bière, ont ainsi jusqu’à deux fois plus de risques de décéder que les personnes obèses. Et, à IMC égal, un homme avec un RTH élevé présente 87 % plus de risques. Ces résultats sont similaires, chez les femmes ayant un large tour de taille.

Cette étude insiste donc sur la nécessité de sensibiliser les personnes avec un RTH élevé, même si elles ne sont pas obèses, aux risques des maladies cardiovasculaires. Elle renforce l’idée que le « ventre à bière » doit être pris en charge, au même titre qu’un autre facteur de risque de ces pathologies.