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Crise migratoire

Migrants de Calais : des ONG déposent un référé pour accélérer l'aide publique

Par Léa Surugue

Alors que la crise migratoire s'intensifie en Europe, deux associations dénoncent la situation des migrants de Calais. Elles ont déposé un référé pour pousser l'Etat à agir.

Michel Spingler/AP/SIPA
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Face à la situation délétère des migrants à Calais, les associations ont décidé de saisir la justice. Ce lundi, les ONG Médecins du Monde et le Secours Catholique ont déposé un référé devant le tribunal administratif de Lille, aux côtés de demandeurs d’asile, et avec le soutien d’organisations engagées pour les droits de l’Homme, comme Amnesty International.

Par cet acte fort, les associations veulent pousser l’Etat à aller plus loin dans les mesures d’urgence annoncées en faveur des 6000 migrants qui vivent actuellement dans la « jungle » de Calais. Mercredi 21 octobre, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, s’était rendu dans la ville, afin d’y rencontrer les acteurs politiques et associatifs locaux.

Il y avait annoncé la création de 200 places dans des tentes chauffées pour les femmes et les enfants avant l’hiver, un accès facilité à la procédure de demande d’asile pour ceux qui s’engageaient à rester en France… mais aussi le renforcement des mesures sécuritaires, pour dissuader les migrants de tenter de rejoindre le Royaume-Uni.

 

Jugement provisoire

La saisie d’un tribunal contre l’Etat est une première pour Médecins du Monde et pour le Secours Catholique. Le référé est en fait une procédure accélérée, mise en place en cas d’urgence, et qui laisse au juge 48h pour fixer une audience.

En cas de manquements graves en matière de protection des droits de l’Homme constatés par le tribunal, celui-ci peut demander à l’Etat de prendre les mesures nécessaires pour y remédier.

Néanmoins, la décision du juge des référés n’est que provisoire. A Calais, elle permettra de prendre rapidement des mesures de protection de réfugiés et migrants, mais n’apportera pas de solutions à l’ensemble du problème, sur le long terme.

Plusieurs priorités sont mises en avant par les ONG, sur lesquelles le juge des référés sera amené à se prononcer dans les prochains jours. La réquisition de bâtiments abandonnés pour loger les migrants, l'amélioration de la situation sanitaire, notamment en facilitant l’accès aux services de santé de la ville, ou encore la mise en place d'un vrai dispositif de mise à l'abri pendant l'hiver, font parties des mesures les plus urgentes.