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Test hormonal

Cancer du sein : dépister précocément en dosant les enképhalines

Par Julian Prial

Une étude démontre que les femmes ayant de faibles niveaux d'enképhaline ont un risque accru de contracter un cancer du sein. Un nouveau test de dépistage précoce est à l'étude.

Fritz Gerard F./SUPERSTOCK/SIPA

D'après l'INCa, le cancer du sein est à la fois le cancer plus fréquent et le plus meurtrier chez la femme en France. Statistiquement, une femme sur huit y sera confrontée au cours de sa vie. Pourtant, s’il est détecté à un stade précoce, il peut être guéri dans neuf cas sur dix.
Et pour arriver à ce résultat, les femmes pourraient bientôt bénéficier d'un nouveau test de dépistage précoce du cancer du sein par dosage de l'enképhaline. Il s'agit d'une hormone antidouleur produite par l'organisme possédant également des propriétés anxiolytiques.

 

Des résultats confirmés dans plusieurs études 

Pour parvenir à cette découverte, l'étude publiée dans le « Journal of Clinical Oncology » a été menée à l’Université de Lund (Suède). L'équipe dirigée par le Pr Olle Melander s'est basée sur des échantillons de sang prélevés sur 1 929 femmes à Malmö. Ces femmes ont été suivies, pour le cancer du sein, sur une période moyenne de 15 ans. Les résultats ont été ajustés pour l’âge, la ménopause, le traitement hormonal, le tabagisme et d’autres facteurs pouvant influer sur le risque de contracter la maladie.
Et les résultats sont sans appel. Ils démontrent que les femmes ayant de faibles niveaux d’enképhaline ont un risque accru de contracter un cancer du sein. Par exemple, chez les femmes qui possédaient les plus faibles niveaux de l’hormone, le risque de cancer du sein était trois fois supérieur à celui des femmes ayant les taux les plus hauts.

« Ces travaux mettent en évidence une corrélation statistique entre les faibles concentrations d’enképhaline dans le sang et un risque accru de cancer du sein », expliquent les chercheurs. Ils précisent que « d'autres études confirment ces résultats ».

Pour affirmer cela, les scientifiques ont en effet comparé ces résultats avec ceux d’une autre étude ultérieure d’un groupe de 1 569 femmes également de Malmö, d'un âge moyen légèrement supérieur (70 ans). Dans ce groupe, le lien entre faibles niveaux de l’hormone et risque de développer un cancer du sein a été encore plus significatif. Enfin, d’autres études, notamment sur des animaux, ont donné des résultats similaires. Les chercheurs concluent que « ces travaux ont démontré que l’enképhaline peut renforcer l’activité du système immunitaire contre les cellules cancéreuses et avoir un effet d’inhibition sur les cellules tumorales ».

(1) Institut National du Cancer