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Amphétamine

Jihad : le tueur de Sousse aurait agi sous l'emprise du captagon

Par Suzanne Tellier

L’auteur de la fusillade en Tunisie aurait agi sous l’emprise d’un puissant psychotrope, le captagon. Cette amphétamine a pour effet d’annuler la sensation de peur et de souffrance.

Une saisine de Captagon à la douane libanaise (nov 2007) - Ahmad Omar/AP/SIPA
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Seifeddine Rezgui, l’auteur des attentas de Sousse, en Tunisie, aurait agi sous l’emprise du Captagon lorsqu’il a ouvert le feu sur des touristes rassemblés sur une plage. Des traces de ce psychotrope auraient été retrouvées dans son corps au cours de l’autopsie, selon une information publiée par le journal Daily Mail.

Cette même drogue est distribuée aux combattants de l’Etat Islamique en Syrie afin de leur faire oublier leur peur, leur fatigue et leur douleur. On la surnomme même « la potion magique des jihadistes ». Elle est fabriquée à partir de fénéthylline, une amphétamine qui a connu un certain succès en Europe dans les années 1980. En France, ce médicament n’est plus prescrit depuis une trentaine d’années en raison d’un détournement à des fins récréatives ou dans un objectif de dopage, par des militaires ou encore des étudiants en examen.
 

« Nous les frappions, ils ne sentaient rien »

Les témoignages relatifs à Daesh évoquent des combattants « shootés », qu’aucune horreur ne semble arrêter. « Nous les frappions, mais ils ne ressentaient pas la douleur. Beaucoup riaient même alors que nous leur donnions des coups très forts », a ainsi expliqué ainsi à Reuters un officier du régime syrien de la brigade de stupéfiants à Homs.

Bien que le passage à l’acte ne puisse en aucun cas s’expliquer par la seule absorption d’un médicament, le Captagon est une substance qui modifie la perception de la réalité. Les descriptions des témoins de l’attentat en Tunisie, qui ont évoqué le sourire apaisé et lointain du tueur, pourraient effectivement corroborer l’hypothèse d’un acte réalisé sous psychotrope.

Jusqu’à très récemment, le Liban était le principal producteur de cette molécule. La production s’est intensifiée en Syrie depuis 2011 dans des laboratoires clandestins. D’autres sources évoquent la Bulgarie comme pays producteur et exportateur illicite. Les pilules vendues sous le manteau sont souvent coupées avec d’autres psychostimulants, comme le témoignent les saisines, dont le nombre a explosé au Moyen-Orient ces dernières années.

Toutefois, il semble difficile de déterminer avec précision l’ampleur de cette consommation parmi les rangs de Daesh. En Syrie, le gouvernement est lui-même accusé d’en fournir à ses armées, et la population, épuisée, est soupçonnée d’en consommer pour « tenir le coup ».