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Orange, citron, pamplemousse

Consommer trop d'agrumes favoriserait l'apparition du mélanome

Par Hugo Septier

Une étude britannique affirme que les consommateurs réguliers d'agrumes seraient plus à risques d'être victimes d'un mélanome. 

SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA

Une étude réalisée par la Harvard School of Public Health et publiée par le Journal of Clinical Oncology révèle que les personnes buvant des jus de fruits de type citrus (orange, citron, pamplemousse…) seraient bien plus à risque que les autres d’être victimes d’un mélanome, l’une des formes les plus féroces de cancer. Si, selon les chercheurs, il est encore trop tôt pour faire un lien de cause à effet, ils affirment que cette période estivale est « un bon moment pour ne pas consommer des agrumes ».

Un composant des citrus, le psoralène, est un composé chimique de la famille des furocoumarines. C'est un agent toxique photosensible, capable d’interagir avec une lumière ultraviolette soupçonnée de multiplier les cellules de mélanome. Le psoralène avait également été utilisé dans les auto-bronzants, jusqu’à leur interdiction en 1996.  

Les risques de mélanome explosent 

Pour comprendre cela, les chercheurs se sont appuyés sur les données de 100 000 Américains. 40 000 d’entre eux participaient à l’étude Follow-up Study et 60 000 femmes étaient suivies par les travaux appelés Nurses’ Health. Ces deux études, en cours depuis près de 25 ans, ont pour objectif de bien comprendre les habitudes alimentaires et les maladies et troubles qui peuvent en découler.

De manière générale, le risque de mélanome est faible chez les participants à ces études (moins de 2 %) ; en revanche, il est bien plus élevé chez les consommateurs de deux verres de jus d’agrumes par semaine (en moyenne 36 % plus élevé). Les cellules des agrumes sont en fait photosensibilisantes, elles sont bien plus réceptives au soleil.

Une différence entre le fruit et le jus du fruit

En revanche, certains faits sont troublants, puisque les risques de mélanome seraient bien plus élevés chez les consommateurs de jus d’orange et les consommateurs de pamplemousse. En revanche, ils n’augmentent pas chez les personnes qui mangent une orange et qui boivent le jus du pamplemousse. Les auteurs concluent que le pamplemousse entier contient plus de furocoumarines que le jus du même fruit 

Pour comprendre ce mécanisme, les scientifiques ont « examiné le risque de mélanome associé à la consommation de fruits et autres jus de fruits et légumes », explique Walter Willett, en charge de l’étude. Les résultats se sont tous montrés négatifs.