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Contre les papillomavirus humains

Cancer du col de l'utérus : 1 seule dose de vaccin aussi efficace que 3

Par Julian Prial

Une seule dose de vaccin contre les papillomavirus humains (HPV) offrirait une protection aussi efficace que les deux ou trois doses actuellement recommandées selon les pays. 

BORDAS/SIPA
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Fin 2014, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommandait l’administration des vaccins contre les papillomavirus humains (HPV) pour les jeunes filles dès 9 ans, c’est-à-dire avant le début de l’activité sexuelle. « Vacciner tôt permettrait de n’utiliser que deux doses, ce qui représente une économie de taille pour les pays aux revenus modestes », précisait l’Organisation. Et diminuer les doses pour une même efficacité, c’est justement le message d’une publication parue dans The Lancet Oncology ce mercredi.

 

Une efficacité identique malgré des doses différentes

Les virus HPV sont retrouvés dans 70 % des cancers du col de l'utérus. Les HPV 16 et 18 sont à l'origine de condylomes et de lésions précancéreuses qui au bout de plusieurs années peuvent évoluer vers des cancers du col de l'utérus mais également vers des cancers anaux ou de la gorge.


L'analyse publiée dans le Lancet par des chercheurs de l'Université du Nouveau-Mexique (Etats-Unis) s'est intéressée aux résultats de deux grands essais cliniques : l'un réalisé sur 7 500 femmes au Costa Rica et l'autre sur 18 500 femmes recrutées en Amérique, en Europe et en Asie-Pacifique. Les auteurs concluent qu'une seule dose de vaccin offrirait une protection aussi efficace que les deux ou trois doses actuellement recommandées contre les HPV.

Le suivi des jeunes femmes quatre ans après les injections montre, dans les deux essais, que la protection conférée par le vaccin Cervarix contre les infections par les virus HPV 16 et 18 était sensiblement la même qu'elles aient reçu une ou trois doses.
 

Des données à confirmer dans de plus grandes cohortes

Pour le Dr Aimée R. Kreimer, de l'Institut National américain du cancer (NCI), « si les résultats de l'étude sont confirmés, cela pourrait réduire les coûts de vaccination des jeunes filles dans les pays les moins développés du monde où surviennent plus de 80 % des cas de cancer du col de l'utérus. »

Les chercheurs de l'université du Nouveau-Mexique dirigés par Cosette Wheeler concluent eux que « de nouvelles études seront nécessaires pour confirmer leurs résultats avec des groupes de femmes plus importants et sur des durées plus longues. »

Précision importante, l'étude n’a porté ici que sur le vaccin Cervarix. Un autre vaccin, le Gardasil, est également largement utilisé à l'heure actuelle dans le monde et notamment en France où les autorités recommandent depuis 2014 deux injections et non plus trois comme c'était le cas auparavant. 
Le cancer du col de l'utérus est aujourd'hui le 4e cancer le plus fréquent chez les femmes dans le monde, avec une recrudescence dans les pays en développement.