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Etude américaine

Les voitures sans chauffeur donnent la nausée

Par Julie Levallois

Sans chauffeur mais pas sans conséquences. Les voitures autonomes risquent de faire exploser le nombre de personnes souffrant de mal des transports, selon une étude américaine.

SIPANY/SIPA

Elle vous évitera peut-être de passer le permis, mais la voiture autonome n’a pas que des avantages. Ce véhicule sans conducteur risque de favoriser le mal des transports, selon des chercheurs de l’université du Michigan (Etats-Unis). De nombreuses personnes pratiqueraient en effet durant le trajet d’autres activités, propices à la nausée.

 

Livres, films, jeux vidéo

« Le mal des transports risque d’être davantage un problème dans les véhicules autonomes que dans ceux conventionnels », commente le principal chercheur, Michael Sivak. Pour parvenir à ces conclusions, il a interrogé 3 200 personnes provenant de 6 pays (Etats-Unis, Inde, Chine, Japon, Grande-Bretagne, Australie) sur les activités qu’elles pratiqueraient pour remplacer la conduite.

Si la majorité des voyageurs continuerait de regarder la route – 60 % aux Etats-Unis – une bonne partie profiterait du trajet pour faire autre chose. En Inde, la moitié des personnes interrogées affirment qu’elles liraient, enverraient des SMS ou regarderaient des films. Un quart à un tiers des Japonais, Britanniques et Australiens pratiqueraient aussi ces activités.

 

3 millions de Français concernés

Mais détourner son regard de la route, c’est s’exposer au mal des transports. Une personne sur trois est concernée au moins une fois dans sa vie. « Les trois principaux facteurs – le conflit entre les signaux vestibulaires et visuels, l’incapacité à anticiper la direction du mouvement et le manque de contrôle du mouvement – sont plus élevés dans une voiture autonome, explique Michael Sivak. Cependant, la fréquence et la sévérité des symptômes sont influencées par l’activité pratiquée à la place de la conduite. »

S’ils possédaient des voitures autonomes, 6 à 12 % des Américains souffriraient d’un mal des transports modéré ou sévère. Une estimation qui s’applique aux autres nationalités. Actuellement, on estime qu'en France, 3 millions de personnes sont touchées de manière chronique.

Heureusement, les chercheurs américains avancent des pistes pour réduire les risques de mal des transports. Les voitures autonomes devraient offrir un champ visuel plus large, grâce à de grandes fenêtres transparentes. Si des vidéos sont projetées, mieux vaut qu’elles s’affichent en transparence et dans le sens de la route. Les sièges pivotants, eux, doivent être purement et simplement éliminés, mais pouvoir s’incliner totalement.