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Chez de singes

VIH : des chercheurs ont obtenu une rémission durable

Un anticorps indiqué dans la maladie de Crohn a permis de lutter efficacement, et durablement, contre le VIH. Il permet de se passer d’antirétroviraux.

VIH : des chercheurs ont obtenu une rémission durable DonyaNedomam/epictura




Les chercheurs du monde entier se coordonneraient-ils dans leur lutte contre le VIH ? La route vers un traitement définitif est en tout cas bien engagée. Dix jours après une équipe britannique, ce sont les Etats-Unis qui annoncent des résultats encourageants. Les Instituts nationaux de la santé (NIH) sont parvenus à induire une rémission durable chez des singes infectés. Ils détaillent leur succès dans la revue scientifique Science. Leur arme contre le virus : un anticorps autorisé outre-Atlantique dans la maladie de Crohn.

Un traitement expérimental

18 macaques rhésus ont permis de parvenir à ces résultats. Tous ont été infectés par le SIV, équivalent du VIH chez le singe. 5 semaines après, ils ont tous reçu des antirétroviraux pendant 90 jours. Ces médicaments luttent contre le virus efficacement puisqu’ils réduisent le nombre de copies du virus dans le sang. Mais les réservoirs, eux, persistent. Au moindre arrêt, l’infection reprend donc. Cela suppose un traitement à vie, parfois lourd en effets secondaires.

Parvenir à une rémission permanente : tel est l’objectif de nombreuses équipes dans le monde. Celle des NIH propose une nouvelle approche pour l’atteindre. L’anticorps vedolizumab a été adapté pour convenir aux macaques infectés. 11 d’entre eux ont reçu ce traitement expérimental pendant 23 semaines. Il cible un récepteur présent sur les cellules immunitaires attaquées par le virus. Au bout de 32 semaines, les singes ont été laissés sans médicament. Les chercheurs ont observé leur évolution.

Un bénéfice qui dure

3 macaques ont développé dès le début une résistance au traitement expérimental. Parmi les animaux contrôle, 7 ont vu leur charge virale remonter en flèche comme cela se produit lors de l’arrêt des antirétroviraux. Les 8 singes traités par anticorps, en revanche, ont présenté une réaction différente. 6 d’entre eux ont vécu un rebond temporaire, avant de regagner le contrôle de l’infection. Les deux autres n’ont jamais rechuté. « Ce traitement expérimental semble avoir donné au système immunitaire des singes le coup de pouce nécessaire pour pousser le virus à une rémission durable », estime Anthony Fauci, co-auteur de l’étude. De fait, à 23 mois, le bénéfice était toujours présent.

L’autre bonne nouvelle, c’est que le virus SIV reste indétectable à la fois dans le sang et les tissus gastro-intestinaux. C’est là que les premiers réservoirs se forment. Ce détail est donc le témoin d’une réussite en profondeur. « Ces nouveaux résultats suggèrent qu’une forme alternative de traitement du VIH pourrait éliminer la nécessité de prendre des antirétroviraux à vie », avance Aftab Ansari, principal auteur des travaux. En termes de qualité de vie et de coûts, les répercussions pourraient être majeures.

Des essais chez l’homme

Encore faut-il parvenir à traduire ces bons résultats chez l’être humain. Un obstacle persiste : les chercheurs ne sont pas parvenus à déterminer le mécanisme de l’anticorps. « Si nous parvenons à déterminer comment l’anticorps fonctionne, alors un vaccin efficace contre le VIH pourrait être mis au point sur la base de ce mécanisme », souligne tout de même Aftab Ansari.

Ces résultats peuvent-ils être reproduits chez l’être humain ? Des essais cliniques de petite taille sont déjà en cours au centre d’essais cliniques du NIH à Bethesda (Etats-Unis). Ils évalueront l’innocuité et la tolérance d’un cycle de 30 semaines de vedolizumab. Les résultats préliminaires sont attendus pour la fin de l’année 2017.

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