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QUESTION D'ACTU

Paquet neutre, Moi(s) sans tabac...

Plan antitabac : 6 000 Français consultés par l'Inserm

Depuis ce lundi, des milliers de Français sont interrogés sur leur perception du tabagisme. Dans cette étude scientifique, l'Inserm va évaluer l'impact des mesures antitabac. 

Plan antitabac : 6 000 Français consultés par l'Inserm crayphoto/epictura




Quels sont les perceptions et les comportements des Français vis-à-vis du tabagisme ? C'est la question à laquelle va répondre l'étude DePICT (Description des Perceptions, Images et Comportements liés au Tabac) lancée ce lundi 22 août par l'Inserm. Prévue pour durer jusqu’à la mi-novembre, elle inclura 4 000 adultes (18-64 ans) et 2 000 jeunes (12-17 ans).

Deux années de suite, elle sera réalisée par téléphone, en partenariat avec l'institut MV2. Les foyers seront appelés au hasard par un ordinateur, à partir d’une base de numéros de téléphone filaires et mobiles, générée pour obtenir un échantillon représentatif de la population française.

Les ados fument de plus en plus 

Mais pourquoi inclure de si jeunes participants ? « Parce que le tabagisme démarre généralement à l’adolescence et que sa prévention doit donc cibler les "très" jeunes" », répond l'Inserm dans un communiqué. Contactée par Pourquoidocteur, Maria Melchior, chercheuse en épidémiologie sociale à l'iPLESP (1) et directeur de ces travaux, dit vouloir comprendre « pourquoi les Français continuent à fumer et en particulier les jeunes ».

Chez cette population les chiffres sont, il est vrai, inquiétants. Plusieurs études ont montré une hausse du tabagisme parmi les adolescents ces dernières années en France, après plus de dix ans de forte baisse. Avec 38 % de fumeurs à 16 ans, la France reste parmi les pays où la prévalence du tabagisme chez les jeunes est la plus élevée en Europe.

Maria Melchior a un objectif principal. « Que la compréhension des perceptions du tabagisme et des déterminants des comportements des jeunes par rapport au tabac permettent de mettre en place des politiques de prévention efficaces ». La chercheuse aimerait notamment explorer la piste de l'accroissement des inégalités sociales vis-à-vis du tabagisme.

Ecoutez...
Maria Melchior, chargée de recherche à l'Inserm : « C'est peut-être parce que les messages de prévention ne sont pas reçus de la même façon selon la situation...»

 

Mesurer l'impact du paquet neutre...

Pour cette raison, elle martèle que, d'un point de vue scientifique, il est important que chaque personne sélectionnée accepte de répondre. D'où l'idée de cette médiatisation grand public de l'Inserm...

Plus en détails, la chercheuse espère obtenir beaucoup de réponses sur l’évolution des attitudes et des conduites liées au tabagisme, dans le cadre de l'introduction récente des paquets de tabac neutres. « On va poser des questions sur la manière dont les personnes perçoivent leur paquet de cigarettes selon qu'il s'agisse d'un paquet neutre ou d'un paquet classique "marketé" », précise-t-elle. L’analyse de leurs réponses permettra, selon elle, de voir si, comme en Australie, la mesure est efficace pour faire baisser la courbe du tabac, surtout chez les plus jeunes.

...et du Moi(s) sans tabac de novembre

Cette dernière va aussi mesurer l'effet du « Moi(s) sans tabac » qui arrive pour la première en France au mois de novembre 2016. Piloté par la nouvelle agence Santé Publique France, l’idée de cette opération est « d’inciter les fumeurs à arrêter de fumer pendant 28 jours afin de multiplier leurs chances d’arrêter de fumer par cinq », a indiqué François Bourdillon, son directeur.

En Angleterre, le dispositif a montré son impact favorable sur la proportion de fumeurs ayant fait une tentative d’arrêt (+ 50 % entre octobre 2012 et la moyenne des autres mois de l’année alors que le mois d’octobre était celui pour lequel la proportion de tentatives d’arrêt était la plus faible sur les 5 années antérieures).
Dans cette bataille, l’Angleterre fait d'ailleurs figure de bon élève : en 30 ans, le nombre de fumeurs y aurait diminué de 37 %. Reste à voir si les Français sont capables de faire aussi bien. Au final, l'Inserm ne s'en cache pas, « il veut désormais aider à la prise de décision en matière de lutte contre le tabagisme », conclut-il.

(1) L’Institut Pierre Louis d'épidémiologie et de santé Publique (iPLESP - unité Inserm)

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