Qui n'a pas, un jour, expérimenté un coup de fatigue après le déjeuner ? Une idée reçue est profondément associée à ce phénomène : la pensée qu'il est normal, provoquée par la digestion. Faux. Déjà, parce que cette dernière s'étale sur une période évitant les 24 heures. Elle passe d'abord par une action de l'œsophage d'une durée de quelques secondes, puis l'estomac entre en scène, suivi de l'intestin grêle, pendant environ 4 heures chacun. Enfin, le gros intestin assure le reste du processus, au cours d'un long travail de près de 16 heures.

Par ailleurs, la fameuse fatigue qui peut suivre le déjeuner possède bien une explication. Du moins, deux. La première tient purement à l'alimentation. "Si on a un coup de pompe, c'est parce que la quantité de glucides – soit les sucres, ndlr. – ingérée à midi était trop importante, assure Bénédicte Le Panse, docteure en physiologie. Avec ce surplus, la glycémie – le taux de glucose dans le sang, ndlr. – augmente bien plus qu'elle ne le devrait". Or, un pic entraînera forcément une chute équivalente. Le problème : en dents-de-scie, la glycémie génère une fatigue.

Derrière la fatigue, le creux méridien

L'autre raison à l'origine de ce phénomène est de nature biologique. "Il s'agit du creux méridien , précise Benjamin Lubszynski, psychothérapeute. Il correspond au début de l'après-midi, au moment où notre activité ralentit diminue. On l'a longuement appelé à tort 'l'effet postprandial'". Soit, littéralement "qui se produit après les repas" . Ainsi, pour prévenir cette fatigue passagère, il convient de porter une attention particulière à l'équilibre alimentaire de ses déjeuners. Si elle survient malgré tout, induite par le creux méridien, il existe une solution : faire la sieste, pendant une vingtaine à une trentaine de minutes.