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Essai promu par l'Inserm

Ebola : un médicament contre la grippe réduit la mortalité

L’antigrippal favipiravir est efficace contre Ebola. Mais pas chez les patients les plus vulnérables. De premières données sont présentées dans un congrès sur le Sida.

Ebola : un médicament contre la grippe réduit la mortalité AP/SIPA




Incroyable qu’un médicament contre la grippe puisse être efficace contre Ebola. De premiers résultats chez l’homme avaient filtré il y a une vingtaine de jours. Mais des données plus précises viennent d’être présentées ce mardi aux Etats-Unis dans un congrès scientifique. Et c’est une autre surprise, car Ebola s’est invité au congrès de référence sur le VIH, la CROI (Conference on Retroviruses and Opportunistic Infections).


80 patients

Ces premières données portent sur les 80 premiers patients traités (dont 11 enfants) en Guinée, l’un des trois pays d’Afrique de l’Ouest touchés par l’épidémie d’Ebola. Le traitement, qui a été évalué, est un médicament contre la grippe sévère commercialisé au Japon, le favipiravir (Avigan) développé par la société Toyota Chemical (groupe Fujifilm).
La firme revendique un mécanisme d’action différent des antigrippaux plus couramment utilisés, comme l’oseltamivir (Tamiflu, Roche). C’est ce médicament qui a été administré en France en septembre 2014 à une infirmière infectée par Ebola au Libéria et rapatriée en France.


Dans l’étude contre Ebola promue par l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), le favipiravir a été administré à une dose de 50 % supérieure à celle lorsqu’il est prescrit contre la grippe sévère. Et le traitement a duré 10 jours, en plus des soins de base contre les symptômes de l’infection.

15 % de décès

Les premiers résultats de l’étude ont montré une efficacité du traitement chez les patients ayant un stade moins avancé de l’infection. Chez ces patients ayant un niveau moyen ou élevé de réplication du virus et n’ayant pas encore développé des lésions viscérales trop sévères, le taux de mortalité n’était plus que de 15 %. A comparer avec des taux de 30 % habituellement observés sans traitement chez ces types de patients.
En revanche, le traitement n’était pas efficace dans le stade avancé de l’infection, c’est-à-dire chez les patients ayant un niveau très élevé de réplication virale et ayant déjà des atteintes viscérales graves.


Précoce

« Nous disposons de premiers éléments de preuve que le traitement –favipiravir- serait efficace contre la maladie à un stade précoce », commente le commissaire européen chargé de la recherche, des sciences et de l’innovation, Carlos Moedas. « Si ces résultats sont confirmés par l’étude clinique toujours en cours, ce serait le premier traitement à être déployé pour lutter contre cette maladie mortelle durant l’épidémie actuelle ».


L’étude JIKI sur le favipiravir contre Ebola est financée par la Commission européenne et est notamment soutenue par Médecins sans Frontières (MSF), la Croix Rouge Française et le service de santé des armées.
L’épidémie d’Ebola a touché en plus d’un an 23 218 personnes en Afrique de l’Ouest, en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, dont 9 365 sont décédées.

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