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ADA 2012

Traiter tôt et viser la glycémie

Par le Dr Jean-Paul Marre

L’édition 2012 du congrès de diabétologie a été l’occasion pour les diabétologues d’aller vers une nouvelle dimension de la prise en charge de la maladie diabétique de type 2.

En direct de l'American Diabetes Association (Philadelphie, du 8 au 11 juin 2012)

Le diabète de type 2 est ce que l’on appelait autrefois le diabète « gras » ou diabète de la maturité. Il s’agit d’un état où l’on retrouve souvent une prise de poids avec une accumulation d’une graisse particulière à l’intérieur du ventre. Cette dernière graisse intra-abdominale, et même « intra-viscérale » car présente également dans certains organes contenus dans le ventre, est une graisse « active » qui s’accompagne d’une sécrétion de diverses substances néfastes comme les adiponectines.
Tout ce processus aboutit à un état de diminution de la sensibilité des cellules de l’organisme à l’insuline, c’est « l’insulinorésistance », c’est le prédiabète, puis de baisse et d’arrêt de la sécrétion d’insuline elle-même par « épuisement » du pancréas, c’est le diabète de type 2 avéré.

Différentes études présentées à l’ADA, ont mis en évidence l’intérêt de prendre en charge le diabète de type 2 de façon très précoce : soit dans les 3 premières années du diabète, soit même avant, lors de la phase de pré-diabète. L’étude ORIGIN a confirmé que le traitement très précoce des pré-diabétiques, avec une normalisation de leur taux de sucre dans le sang a conduit ces pré-diabétiques à ne pas évoluer sur 6 ans vers un vrai diabète. C’est un bénéfice majeur qui souligne qu’il faut être très strict sur la glycémie pour garder le plus longtemps possible une sécrétion d’insuline et ne pas évoluer vers un diabète de type 2.
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C'est l'autre constat de l’ADA 2012, les diabétologues doivent tendre vers la normalisation du taux de sucre dans le sang, la glycémie. Ils ne doivent plus seulement de focaliser sur l’hémoglobine glycée comme ils le faisaient jusqu’ici. Et cet objectif est d’autant plus facile à atteindre que le stade de la maladie est peu avancé et qu’il reste encore une sécrétion résiduelle d’insuline.
C’est en traitant tôt et en utilisant toutes les molécules à leur disposition pour normaliser la glycémie, selon les recommandations présentées également à l’ADA, que les diabétologues préserveront le plus longtemps possible cette sécrétion résiduelle d’insuline par le pancréas.

A cette condition, il sera sans doute possible de prévenir les principales complications du diabète. Celles touchant les gros vaisseaux sanguins et à l’origine des infarctus du myocarde et des accidents vasculaires cérébraux.. Mais aussi celles, plus sournoises, touchant les très petits vaisseaux sanguins : ce sont, en effet, les « micro-angiopathies » qui conditionneraient l’avenir des diabétiques de type 2.

Pr Michel Marre, diabétologue au CHU Bichat, à Paris : « Le risque lié à une élévation modérée de la glycémie est un risque microvasculaire »