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QUESTION D'ACTU

Circuit inadapté, absence de préparation, niveau de soins...

Ebola : les médecins de l'hôpital Bichat inquiets pour la sécurité

Dans une lettre au patron de l'AP-HP (Martin Hirsch), les chirurgiens, anesthésistes et réanimateurs de l'hôpital Bichat (Paris) avancent leur inquiétude quant à la prise en charge des cas suspects d'Ebola.

Ebola : les médecins de l'hôpital Bichat inquiets pour la sécurité Capture d'écran : vidéo YouTube




Pour faire face aux risques de contagion du virus Ebola dans l'Hexagone, les premiers contrôles ont eu lieu ce samedi matin à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. A peine descendus d'avion, les passagers du vol Conakry (Guinée)-Paris ont été accueillis avec des thermomètres laser pour détecter d'éventuels cas de fièvre. Résultat, une passagère d'une quarantaine d'années, présentant une températeur corporelle anormale (supérieure à 38 °C), a été prise en charge par les équipes de l'hôpital parisien Bichat (XVIIIe). Selon les informations d'Europe1, les premiers tests pour détecter le virus se sont révélés négatifs. La patiente devra subir un deuxième examen de confirmation, dont le résultat sera connu ce dimanche après-midi.
Mais aujourd'hui, ce sont les médecins de hôpital Bichat-Claude-Bernard qui ont lancé un véritable cri d'alarme dans la presse.

Un centre référent Ebola pas à la hauteur ?
Dans une lettre que s'est procuré Le Parisien, qui sera adressée ces jours-ci à Martin Hirsch, le directeur de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), les chirurgiens, anesthésistes et réanimateurs de cet hôpital universitaire font état de leur grande inquiétude quant à la prise en charge chez eux des cas suspects d’Ebola. « Des déficits structurels », « des difficultés organisationnelles majeures », l’impossibilité d’« assurer un niveau de soin adapté et suffisant pour des malades contagieux », chez ces médecins, les qualificatifs ne manquent pas pour exprimer la panique qui règne dans les couloirs de l'établissement parisien.
Une situation qui surprend d'autant plus que cet hôpital est l’un des trois « centres référents » Ebola, avec Necker (15e) et Bégin (94), pour l’Ile-de-France. D'après le ministère de la Santé, ces établissements sont censés être prêts pour répondre à l'éventualité de patients frappés par le virus Ebola.
En théorie peut-être. Car en pratique, ces médecins dénoncent aussi dans leur courrier « l’absence de préparation, de formation et d’entraînement des soignants pour prendre en charge ce type de patients. »

Un circuit des malade potentiels pas assez sécurisé
Ces hospitaliers soulignent que même « le circuit » des malades potentiels devant être transférés d’une unité à une autre semble ne pas correspondre aux principes de précaution élémentaires. «  Le risque de propagation de l’infection devient alors majeur », alertent-ils.
Néanmoins, pour montrer leur bonne volonté dans la lutte anti-Ebola, les équipes d’infectiologie et de réanimation médicale formées de Bichat se disent toutefois prêtes à apporter leurs compétences et leur aide dans la prise en charge de ces patients suspects, mais « au sein d’hôpitaux mieux équipés. »

La colère monte aussi chez les infirmières
Ces professionnel de santé ne sont pas les premiers à critiquer le dispositif anti-Ebola mis en place en France. Récemment le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI) a déploré que les professionnels infirmiers manquent cruellement d’information de la part du ministère, des Agences Régionales de Santé (ARS) ou des hôpitaux sur l'attitude à adopter par les professionnels de santé face à ce virus.
Plus inquiétant encore, dans leur communiqué, ces infirmières ont écrit que dans les hôpitaux français elles ont du matériel d’isolement simple, « mais pas adapté à un cas avéré d’Ebola. » Les derniers cas de contamination de soignants, en Espagne et aux Etats-Unis, alimentent bien évidemment un climat de suspicion. 
Et pour rajouter encore à la psychose, un urgentiste espagnol a publié récemment un rapport dans la presse faisant état « de protection de base et de combinaisons dont les manches étaient trop courtes » pour lutter contre Ebola.





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