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Bulletin ANSM

Poppers : 146 intoxications et 6 décès en dix ans

Par la rédaction

Alors que l'interdiction de la vente libre de poppers a été levée en 2013, l'ANSM met en garde contre les risques d'intoxications et de pharmacodépendance liés à la consommation de cette drogue. 

RACKAM/SIPA

Un petit coup dans les narines et c’est le fou rire assuré. En vente libre sur internet et dans les sex-shops depuis 2013, le poppers, un stupéfiant plébiscité à l’origine par les homosexuels, est désormais devenue la drogue la plus consommée par les jeunes de 18-25 ans après le cannabis, selon une étude de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (Ofdt). Si le Conseil d’état l’a déclaré quasiment inoffensive pour la santé en 2013, l’Agence nationale du médicament n’est pas du même avis. Dans un communiqué publié le mardi 7 octobre, celle-ci met en garde contre les risques de dépendance et d’intoxication de ce produit.

Troubles psychiques et acuité visuelle
L’ANSM relève 146 intoxications graves liées à l’usage du poppers, dont six décès, entre 1999 et 2011. L’agence a par ailleurs déclaré 34 cas d’atteintes oculaires. Parmi les risques évoqués, l’ANSM recense notamment des troubles cardio-vasculaires, des nausées et des vomissements, des diminutions de l’acuité visuelle (en général passagères) et des troubles sanguins et psychiques. «  Depuis, de nouveaux cas graves d’intoxication et de décès ont été signalés aux différents niveaux de vigilance ainsi que des cas d’abus et de pharmacodépendance », a déclaré l’agence.

Interdiction de vente levée en 2013
Sa mise en garde va d’ailleurs à l’encontre des déclarations faites par le gouvernement l’année dernière à propos des dangers du poppers. En effet, l’interdiction de vendre les stupéfiants en vigueur depuis 2011 a été suspendue en 2013 par le Conseil d'Etat. A l’époque, la toxicité du produit a été estimée comme « faible aux doses inhalées habituelles. » Le Conseil avait donc déclaré que « le ministre de la Santé ne pouvait pas décider d'interdire leur vente. » Une décision qui avait déclenché un vent de protestation parmi les autorités de santé, notamment l’Ofdt, qui pointait les mêmes risques que ceux rappelés par l’ANSM aujourd’hui.