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QUESTION D'ACTU

Soirs, week-ends, vacances

Un infarctus en heures creuses augmente de 13 % le risque de décès

Il ne fait pas bon souffrir d’un infarctus en soirée, en vacances ou le week-end. Les délais de prise en charge sont allongés et le risque de décès augmente, selon une étude.

Un infarctus en heures creuses augmente de 13 % le risque de décès GILE MICHEL/SIPA




Soirs, week-ends, vacances : ces périodes « creuses » à l’hôpital sont moins propices à une prise en charge rapide. Selon une étude parue dans la revue Circulation: Cardiovascular Quality and Outcomes, se présenter aux urgences pour un infarctus au cours de ces périodes rallonge le délai d’attente avant d’être opéré.

 

Un quart d’heure d’attente en plus

Une équipe de l’université Northshore à Chicago (Illinois, Etats-Unis) a comparé, entre janvier 2007 et septembre 2010, les dossiers médicaux de plus de 27 000 Américains admis en heures « creuses » et ceux de près de 16 000 patients admis en heures « ouvrées ». Ils ont analysé le délai entre l’arrivée et l’examen par électrocardiogramme, l’administration d’un médicament, l’opération, et l’administration d’aspirine. Ils concluent que se présenter aux urgences avec un infarctus du myocarde le soir, le week-end ou pendant les vacances augmente de 13 % le risque de décès.

 

En journée, il fallait attendre en moyenne 56 minutes entre l’accueil et l’opération du patient. Ce délai s’allonge d’un quart d’heure en heures creuses. Il reste toutefois dans les jalons posés par l’American Heart Association : 90 minutes maximum entre les premiers symptômes et l’angioplastie.

 

Une prise en charge rapide est cruciale

Chaque année en France, 120 000 infarctus du myocarde ont lieu. Ils sont causés par une obstruction partielle ou totale de l’afflux sanguin vers le cœur. Une seule solution permet de sauver les patients : élargir l’artère bloquée. Pour cela, il est possible d’administrer un traitement qui dissout le caillot. Mais les chirurgiens peuvent aussi intervenir localement et pratiquer une angioplastie rapidement. Elle consiste à placer un cathéter dans le cœur du patient, au bout duquel est accroché un ballon dégonflé. Une fois situé au bon endroit, ce ballon est gonflé dans l’artère, ce qui permet de l’élargir selon la nécessité. Il est aussi possible de placer un stent pour maintenir l’artère ouverte.

 

Des blocs fermés la nuit

« Le délai entre l’admission et la pose du ballon pour les personnes qui viennent à l’hôpital pendant les heures creuses est probablement dû au personnel. Au milieu de la nuit, le laboratoire de cathétérisme, où on pratique les angioplasties et les autres procédures d’ouverture des artères, est fermé », explique le Dr Jorge Saucedo, principal auteur de l’étude. « Quand un patient qui fait un infarctus arrive aux urgences à une heure du matin, les urgentistes activent leur bipeur. Les médecins doivent alors conduire jusqu’à l’hôpital, installer le matériel dans le labo, ce qui prend du temps. »

 

Malgré ce délai d’un quart d’heure, le bilan global est bon. En heures ouvrables, 88 % des patients bénéficient d’une angioplastie, contre 79 % en périodes creuses. « Le fait que les traitements soient similaires dans les deux groupes, et que seul le délai entre l’arrivée et la pose du ballon soit décalé montre qu’on est de plus en plus conscient (de l’importance d’un traitement rapide) et que les soignants sont mieux formés aux recommandations de l’AHA », se félicite Jorge Saucedo. Par ailleurs, que ce soit pour obtenir un électrocardiogramme ou un traitement par intraveineuse, le délai ne change pas selon la période d’admission. Et 99 % des patients reçoivent de l’aspirine dans les 24 heures suivant l’infarctus. 

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