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Congrès mondial à Paris

Plus d'un Français sur deux a recours à l'homéopathie

Par Léa Drouelle

L'homéopathie fait de plus en plus d'adeptes parmi les Français. Les études cliniques, les crises sanitaires à répétition expliquent le recours à cette médecine douce.

ISOPIX/SIPA

Souvent remise en question, l'homéopathie (1) est aujourd’hui officiellement reconnue comme une pratique médicale dans 80 pays à travers le monde. Comme en témoigne la 69e édition du congrès mondial de l’homéopathie qui vient d'ouvrir ses portes à Paris, « l’importance majeure de ce congrès tient au fait qu’il démontrera que l’homéopathie est une médecine fondée sur une approche scientifique et validée par des résultats cliniques », indiquent les organisateurs.

L’homéopathie largement reconnue en France

En France, la pratique de l'homéopathie est reconnue par l'Ordre des médecins depuis 1997. Et 56 % des Français utilisent des médicaments homéopathiques (contre 39 % en 2004), selon une enquête réalisée en 2012 par l’Ipsos et le laboratoire homéopathique Boiron. Parmi eux, 34 % ont déclaré y avoir recours de manière régulière.

En constante progression depuis une dizaine d’années

Dans cette même étude, 77 % des répondants déclarent avoir « totalement confiance en l’homéopathie à un niveau équivalent aux antalgiques ». 
Selon le Dr Dominique Jeulin-Flamme, membre du Syndicat national des médecins, le recours à l’homéopathie est en constante progression depuis une dizaine d’années grâce à « un bouche oreille entre patients, renforcé par la crédibilité face aux résultats cliniques attestant qu’un patient guérira aussi bien avec un médicament naturel qu’un antibiotique ou un antalgique ». Des propos qui corroborent les résultats de l’enquête Ipsos/Boiron indiquant que « efficacité et innocuité constituent les caractéristiques principales des médicaments homéopathiques aux yeux des français ». La moitié d’entre eux (48 %) estime que ces traitements sont bons pour l’organisme.

Des crises sanitaires à répétition

Autre donnée importante, 74 % des Français estiment que la situation de la santé en France devient préoccupante. Les récentes crises sanitaires liées à la prise de médicament comme ce fut le cas pour le Mediator ou les pilules de 3e et 4e générations n’ont certainement pas contribué à instaurer un climat serein. Le Dr Jeulin-Flamme cite d’ailleurs l'iatronégie (conséquences néfastes sur l'état de santé individuel ou collectif d’un traitement médical) comme second facteur (après le bouche à oreille) de la constante progression du recours à l’homéopathie en France.
« Il est clair que le scandale de la pilule 3e génération ou du Mediator ont semé des doutes dans l’esprit des gens. Certain de mes patients m’ont confié avoir eu recours à l’homéopathie après le scandale. » 
Cet attrait pour l’homéopathie va-t-il s’accélérer. « Je pense qu’il est encore un peu tôt pour le savoir, commente le Dr Flamme. Peut-être que la réalisation d’études en 2015 pourra répondre à cette question. »


(1) Inventée par Samuel Hahnemann en 1796, l’homéopathie est une forme de médecine douce. Elle fonctionne selon le principe suivant : « Toute substance pharmacologique active, capable de provoquer à dose pondérale chez l’individu sain des symptômes semblables, peut supprimer des symptômes semblables chez l’individu malade, à condition d’être employée à dose faible ».