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Etude de l’OCDE

L’obésité repart à la hausse à cause de la crise

Par Afsané Sabouhi

Depuis 2008, la crise économique a contraint les familles à s’alimenter avec des produits bon marché, favorisant ainsi une hausse de 2% de l’obésité en France, estime l’OCDE.  

DURAND FLORENCE/SIPA

Les pouvoirs publics doivent intensifier leurs efforts pour enrayer la progression de l’obésité. C’est le message que doit porter aujourd’hui Michele Cecchini, spécialiste de la santé à l’OCDE au Congrès européen sur l’obésité qui se tient à Sofia en Bulgarie. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) publie en effet les chiffres de l’obésité depuis 2008 dans ses 34 pays-membres et il apparaît que la crise économique a favorisé la reprise de l’épidémie. En France, en Espagne mais aussi au Mexique ou encore en Australie, les taux d’obésité ont augmenté de 2 à 3% depuis 2008. Un rebond alors que l’obésité avait plutôt ralenti ces dernières années. La France, avec 12,9% de sa population souffrant d’obésité en 2012, reste en dessous de la moyenne de 15% des pays de l’OCDE mais elle est le seul pays où la hausse de l’obésité a dépassé les projections de 2010.


Le chômage détourne des fruits et légumes

Selon le rapport, la crise économique de 2008 a contraint les familles à dépenser moins pour leur alimentation, privilégiant les aliments peu nutritifs et riches en calories moins couteux que les fruits et légumes. Aux Etats-Unis par exemple, chaque augmentation de 1% du taux de chômage aux Etats-Unis entre 2007 et 2009 s'est traduite par une baisse de 5,6% de la consommation des fruits et légumes.

L’OCDE souligne que les inégalités socio-économiques en matière d’obésité persistent et plus particulièrement chez les femmes. Même si l’obésité touche aujourd’hui toutes les classes sociales, les personnes de plus faible niveau d’études et au statut socio-économique peu élevé restent les plus vulnérables.


Redoubler d’efforts contre l’obésité

L’Organisation rappelle que plus de la moitié des adultes et 1 enfant sur 5 affichent dans ses pays-membres un indice de masse corporelle supérieur à 30, seuil de l’obésité. Or « cette épidémie a des conséquences économiques et sociales dramatiques car elle expose un nombre croissant de personnes à des affections chroniques telles que le diabète, les maladies cardiaques ou le cancer », souligne l’OCDE, qui appelle ses états-membres à redoubler d’efforts dans leurs politiques de lutte contre l’obésité qui ont pour le moment porter plus de fruits contre l’obésité infantile que contre celle des adultes.