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Hospitalisation : les "imprévisibles" factures

Par Cécile Coumau

Des factures « imprévisibles » ! Le coût moyen d'une hospitalisation est certes de 511 euros avant l'intervention de la mutuelle et de 26 euros après. Mais, comme chacun le sait, les moyennes ne veulent rien dire. Et c'est ce que démontre une nouvelle fois l'étude de l'Observatoire citoyen des restes à charge (créé par Santéclair, avec 60 millions de consommateurs et le Collectif interassociatif sur la santé - le Ciss), décryptée dans Le Parisien et Les Echos.

Preuve que cette moyenne ne veut rien dire pour bon nombre de Français : « Pour 5 % des malades, la note dépasse ainsi 2 200 euros, voire 5 000 euros dans certains cas », note Daniel Rosenweg, le journaliste du Parisien. Et pour les 4 millions de Français qui n'ont pas de complémentaire santé, on est aussi très loin de cette moyenne de 26 euros !


Mais si la facture d'une hospitalisation dans le public comme dans le privé peut se révéler plus que salée, c'est aussi à cause du TJP. Un sigle inconnu du commun des mortels qui signifie « tarif journalier de prestation »... et qui fait toute la différence et creuse les inégalités sur le territoire. Comme l'explique le journaliste des Echos, « les malades hospitalisés doivent d'abord s'acquitter d'un ticket modérateur sur les soins. Lorsqu'il s'agit d'un acte lourd, comme une opération chirurgicale, cette participation est forfaitisée à 18 euros. Dans le cas contraire, la participation de l'assuré représente 20 % d'un tarif spécifique à chaque établissement. » Mais ce tarif fait le grand écart d'un établissement à l'autre : de 817 euros en moyenne à l'hôpital public, il grimpe à 2 230 euros au Centre hospitalier de Lunéville, en passant par 1 446 euros au CHU de Rouen.


Non seulement ces écarts sont difficilement justifiables, mais en plus, ils pèsent lourds dans les comptes des mutuelles. En effet, une grande part du montant du TJP est prise en charge par les complémentaires ; le patient ne voit même pas la facture totale. Ce que dénonce l'Observatoire citoyen des restes à charge, c'est la façon « presque discrétionnaire » dont ces tarifs sont fixés. « Ces tarifs s'apparentent parfois à une variable d'ajustement du budget de l'hôpital », rajoute-t-il.

L'assureur Allianz ne veut pas en rester là. Il précise dans les colonnes du Parisien qu'il a déposé plainte auprès du tribunal administratif contre les ARS d'Ile-de-France, de Rhône-Alpes et de Provence-Alpes-Côte d'Azur, ces dernières n'ayant fourni aucune explication sur la manière dont ces tarifs étaient fixés.