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50 000 grossesses analysées

Obésité et grossesse : la survie du bébé est en jeu dès la conception

Par la rédaction

Les femmes enceintes devraient surveiller leur poids dès le début de leur grossesse, signale une étude : un IMC trop élevé fait grimper le risque de décès du fœtus et du nourrisson.

WIDMANN PETER/TPH/SIPA
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L’indice de masse corporelle (IMC) avant la grossesse et au début de celle-ci pèse dans la balance. Une étude, parue ce 16 avril dans le Journal of the American Medical Association (JAMA), souligne l’importance de maintenir un poids raisonnable dès lors qu’une femme pense à concevoir. Selon les chercheurs de l’Imperial College de Londres (Royaume-Uni), l’issue de la grossesse en dépend.

 

2,7 millions de grossesses ont débouché sur l’accouchement d’un fœtus mort-né en 2008. S’y ajoutent environ 3,6 millions de décès néonataux (moins de 28 jours après la naissance) chaque année. La malnutrition de la mère ou un IMC trop bas peut expliquer une partie de ces événements. Dans les pays développés inclus dans cette méta-analyse, l’IMC trop élevé de la mère est associé à un surrisque non négligeable. Près de 50 000 issues négatives de grossesses ont été passées en revue. Les chercheurs ont conclu que l’obésité accroît fortement le risque que le bébé ne survive pas.

 

Mort du fœtus, du nourrisson…

Plusieurs études ont déjà suggéré les risques d’un surpoids sur le déroulement d’une grossesse. Certaines ont souligné le risque cardiaque pour le fœtus, d’autres le risque que le bébé ne se place pas normalement. Celle-ci établit clairement le danger des kilos supplémentaires sur les chances de survie du fœtus. Une femme avec un IMC de 40, par rapport à une parturiente dont l’IMC est normal, risque 2 à 3 fois plus que son bébé ne survive pas.

 

Les risques de décès sont multiples. Pour cinq unités d’IMC en trop, le risque de mort fœtale ou de mortinatalité est augmenté de 25%. Il se manifeste toujours après l’accouchement : le risque de mort périnatale ou néonatale grimpe de 15% pour une femme en surpoids, de même que celui de mort du nourrisson. Ces résultats soulignent l’importance de surveiller son poids. La santé du fœtus n’est pas la seule en jeu, signalent les auteurs : les risques de développer diabète ou hypertension gestationnels, de diabète de type 2 ou de prééclampsie sont aussi plus élevés lorsque la future mère est en surpoids.