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Viol : un gynécologue devant la justice

Par Cécile Coumau

Un gynécologue aux assises. L’affaire, aussi grave soit-elle, aurait pu ne pas faire les gros titres de la presse. Pourtant, ce matin, Libération et Le Figaro y consacrent des pages entières. Le Dr Hazout est accusé d’avoir commis quatre viols aggravés et deux agressions sexuelles.


Les faits qui sont reprochés au Dr Hazout sont donc d’une extrême gravité, mais si cette affaire, qui sera jugée à partir d’aujourd’hui par la cour d’assises de Paris, se joue aussi en dehors du tribunal, c’est parce que « ce procès sera aussi celui d’un silence étonnant du milieu gynécologique », comme l’écrit Eric Favereau dans Libération. En effet, le Dr André Hazout a fait partie des grandes figures de la médecine de la reproduction. Présent dans tous les congrès médicaux, il était respecté par ses pairs. Ses confrères de l’époque déclarent pratiquement tous qu’ils n’ont reçu aucune plainte de patientes. Le Pr René Frydman, chef de service de à l’hôpital Antoine Béclère et père du 1er éprouvette, a, lui, entendu parler des rumeurs, en a parlé au Dr Hazout, mais rien de plus.


Mais, le plus terrible peut-être dans cette affaire, c’est que certains témoins n’hésitent pas à laisser penser que les victimes étaient consentantes. « Les patientes peuvent éprouver un sentiment amoureux pour leur gynécologue et céder facilement aux avances de celui-ci », n’hésite pas à déclarer Bernard Forty, l’un des confrères du Dr Hazout. Entre les lignes, on comprend que ces femmes en désir d’enfant, donc fragiles et très dépendantes de celui qui pourrait leur donner ce qu’elles désirent le plus au monde, étaient peut-être prêtes à tout ! L’accusé lui-même a bien essayé de prendre cette ligne de défense, même s’il reconnaît avoir abusé de ses patientes.

Mais, comme l’a indiqué l’un des enquêteurs au journal Libération, « Pour nous, les témoignages retenus sont vraiment béton »