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QUESTION D'ACTU

Protéine tau

Un prion synthétique pourrait aider à mieux comprendre Alzheimer

Une équipe de chercheurs a créé un fragment synthétique de la protéine tau capable d’imiter son comportement pathologique, comme un prion, ouvrant de nouvelles voies thérapeutiques pour des maladies neurodégénératives.

Un prion synthétique pourrait aider à mieux comprendre Alzheimer iStock/juststock




L'ESSENTIEL
  • Des chercheurs ont créé un fragment synthétique de la protéine tau, associée à la maladie d’Alzheimer, capable d’imiter son comportement pathologique.
  • Ce modèle permet d'étudier le repliement des protéines tau et de la structure des fibrilles sans attendre les analyses post-mortem.
  • Cette avancée ouvre la voie à de nouvelles pistes thérapeutiques pour les maladies neurodégénératives liées à la protéine tau.

Dans le cerveau, certaines maladies neurodégénératives se propagent silencieusement, à la manière d'une infection interne. En cause : la protéine tau, indispensable au bon fonctionnement des neurones, qui peut, une fois mal repliée, agir comme un prion et transformer ses voisines saines en agents pathogènes. Menant ainsi à des maladies appelées tauopathies, dont la plus connue reste la maladie d’Alzheimer. Cette découverte est au cœur d'une nouvelle étude publiée dans Proceedings of the National Academy of Sciences.

Un "mini prion" pour comprendre les tauopathies

Des chercheurs des universités Northwestern et Californie Santa Barbara, aux Etats-Unis, ont réussi à créer un fragment synthétique de 19 acides aminés, nommé jR2R3, capable de mimer le comportement pathologique de la protéine tau. Ce "mini-prion" se replie de manière anormale et forme des empilements appelés fibrilles, qui induisent le même repliement chez les protéines tau normales.

"Nous avons fabriqué une version mini qui est plus facile à contrôler, expliquent les scientifiques dans un communiqué. Mais elle fait tout ce que la version longue fait : elle agit comme un germe, provoquant le mauvais repliement des protéines tau normales." Ce modèle synthétique permet d'étudier le repliement des protéines et la structure des fibrilles sans attendre les analyses post-mortem, notamment grâce à la technique de la cryomicroscopie électronique.

L'eau, un acteur méconnu mais décisif

Une surprise de taille : l'eau joue un rôle clé dans ce processus de repliement. "L'eau est fluide, mais elle a une structure. La mutation pourrait conduire à une organisation plus structurée des molécules d'eau autour du site, influençant ainsi la manière dont le peptide interagit avec d'autres molécules." En d'autres termes, l'eau structurée agirait comme un ciment, stabilisant les fibrilles.

L'enjeu est de taille. "Une fois qu'une fibrille de tau est formée, elle ne disparaît pas, préviennent les chercheurs. Elle attire les protéines tau naïves et les replie dans la même conformation. Elle peut continuer ainsi indéfiniment." Comprendre et bloquer ce mécanisme pourrait donc mener à de potentielles nouvelles thérapies et, peut-être un jour, permettre de déjouer le piège des maladies à tau.

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