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75 cas graves recensés

Grippe : un nombre élevé de personnes en réanimation

Par Cécile Coumau

Sur le front de la grippe, l'activité est faible. L'épidémie n'est pas encore là mais le nombre de personnes admises en réanimation est élevé, alerte l'Institut de veille sanitaire.

OJO Images / Rex Featur/REX/SIPA

L’épidémie de grippe n’a toujours pas frappé la France et pourtant… Pas moins de 75 cas graves de grippe ont été recensés depuis le 1er novembre 2013, dont 26 pour la seule semaine dernière. Pour l’Institut de veille sanitaire, cela constitue « un nombre élevé d’admissions en réanimation pour grippe alors que le seuil épidémique n’a pas encore été atteint ».


Une majorité de virus A (H1N1)

Cependant, comparé aux années précédentes, les patients admis en réanimation ne semblent pas avoir de formes plus sévères. En fait, l’INVS émet deux hypothèses pour expliquer ce nombre particulièrement élevé de cas graves : un meilleur dépistage de la grippe dans les services de réanimation ou plus probablement « le reflet d’une circulation du virus A (H1N1)pdm09 ». Or, ce virus provoque de plus graves symptômes que le virus saisonnier, au moins chez certaines personnes.

 

Parmi les patients hospitalisés, le virus de type A est effectivement dominant puisqu’il représente 86% des cas admis en réanimation. Une majorité d’entre eux n’était pas vacciné. Les patients étaient majoritairement des adultes, avec des facteurs de risque. Parmi eux, 5 cas sont décédés.


L'épidémie à La Réunion, un bon reflet de la future épidémie

Avec ces chiffres de l’INVS, on peut donc s’attendre à une épidémie plus sévère que l’année dernière. Une analyse très précise de ce qui s’est passé sur l’île de la Réunion pendant l’hiver austral 2013, c’est-à-dire du mois de mai au mois d’août dernier, confirme ces prévisions. Pendant cette période, les hospitalisations pour cause de grippe ont été plus élevées qu’en 2012. Et surtout, les situations étaient plus graves : malgré les soins intensifs, il y a eu 46 % de mortalité, soit près d’un malade sur deux.

L’analyse des données d’un service de réanimation du CHU de Saint Denis de la Réunion montre que plus de la moitié des malades étaient infectés par le virus influenza A H1N1, le reste par d’autres souches A comme le H3N2 et quatre cas par la souche B. Et deuxième constat, la grande majorité des personnes hospitalisées pour cause de grippe avaient d’autres pathologies comme le diabète, l’insuffisance rénale, ou des maladies respiratoires.

 

L’INVS insiste donc sur le fait que « la vaccination et la prise en charge rapide des personnes à risque de complication de grippe sont d’autant plus d’actualité. »