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Publication au Journal officiel

Hôpital : coup de pouce pour la rémunération des internes

Par Bruno Martrette

Après plus d’un an d’attente, la revalorisation d'une prime de responsabilité pour les internes devient effective. Les syndicats souhaitent désormais l’application stricte du repos de sécurité.

T.F.1-CHEVALIN/SIPA

Les internes auront attendu un an mais ils ont finalement été entendus. Dans un communiqué de presse mis en ligne il y a quelques jours, l’InterSyndicat National des Internes (ISNI) se félicite de la publication récente de l’arrêté de revalorisation d'une prime de responsabilité, dite de sujétion pour les internes. 

Une revalorisation rétroactive
En effet, un arrêté publié mardi au Journal officiel revalorise de 15,8 % les indemnités de sujétion des internes de première et deuxième année de médecine et des praticiens faisant fonction d'internes (FFI) avec effet rétroactif à partir du 1er novembre 2013. Ainsi, le montant brut de l'indemnité passe de 371 à 430 euros par mois. 
Cette revalorisation concerne tout de même 15 000 internes. Au final, force est de constater que la mobilisation des internes de novembre 2012 a porté ses fruits. Pourtant, même s'ils ont été en partie entendus, les internes ne sont pas totalement satisfaits. Et désormais, lISNI encourage le ministère de la Santé à confirmer ses engagements, notamment sur l’application stricte du repos de sécurité, jusque-là peu respecté dans les établissements.

Un risque d'erreur médicale à la clé
En effet, en théorie, l'interne bénéficie d'un repos de sécurité à l'issue de chaque garde de nuit d’une durée de 11 heures immédiatement consécutive à la garde. Normalement, ce temps consacré au repos de sécurité ne peut donner lieu à l'accomplissement des obligations de service hospitalières, ambulatoires, ou universitaires. 
Or, en pratique, le repos de sécurité n’est pas respecté pour 21 % des internes en médecine sondés par l'ISNI l'an dernier. Cette situation depuis longtemps dénoncée par l'Europe est évidemment lourde de conséquence pour les soignants mais aussi pour leurs patients. 15 % des internes interrogés en 2012 déclaraient ainsi avoir commis des erreurs médicales de prescription, de diagnostic ou même d’acte opératoire en lendemain de garde. Enfin, plus de 39 % estimaient qu’ils en ont probablement réalisées, sans l’affirmer avec certitude.