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Contamination

Grippe aviaire H5N1 : la prochaine pandémie à craindre ? 

Par Joséphine Argence

La grippe aviaire H5N1 continue de sévir à travers le monde. Des cas de contamination chez des mammifères, notamment au sein d'un élevage de visons en Espagne, ont été identifiés. 

Md Saiful Islam Khan/IStock
Le virus de la grippe aviaire se propage généralement par contact avec des oiseaux infectés.
Fin janvier 2023, un cygne a été testé positif au virus de l’influenza aviaire H5N1 dans le Gard.

La grippe aviaire se traduit par une maladie virale qui atteint principalement les oiseaux sauvages et d’élevage. "Si la plupart des virus aviaires n’infectent pas l’homme, certains sous-types parviennent parfois à franchir la barrière des espèces : c’est le cas du virus H5N1, pathogène pour l’homme et présent en Asie", indique l’Institut Pasteur. Détecté pour la première fois à Hong Kong en 1997, le virus de la grippe aviaire H5N1 est réapparu fin 2003. Il a été responsable d'épizooties chez les volailles dans plusieurs pays d’Asie avant de contaminer des premiers humains. 

Des cas de grippe aviaire H5N1 identifiés dans un élevage de visons

À l’heure actuelle, les différentes autorités sanitaires mondiales font face à une recrudescence des cas de grippe aviaire H5N1 depuis octobre 2021. Au cours de l’été 2022, la France a connu la pire vague de la maladie et a dû abattre environ 20 millions de poulets, de canards et de dindes. 

La propagation du virus s’est à nouveau accélérée en décembre 2022, selon le ministère de l’Agriculture. Le 20 décembre, 217 foyers de grippe aviaire de H5N1 ont été enregistrés dans des exploitations françaises, contre 100 le 2 décembre. 

Une des craintes des autorités sanitaires est que la grippe aviaire se propage à grande échelle aux mammifères et aux humains. En octobre 2022, 50.000 visions ont été abattus dans une ferme de la province de Galice (Espagne) après la détection de cas. 

Dans la même région, des oiseaux marins sauvages ont été retrouvés malades ou morts sur la côte proche de la ferme d’élevage de visions. Ces vertébrés étaient positifs à la grippe aviaire H5N1. Aux yeux des chercheurs, les visons ont été infectés par contact avec les oiseaux contaminés. Cependant, aucune preuve ne montre que le virus s’est propagé de vison en vison, car ces mustélidés sont très réceptifs au virus de la grippe aviaire.

Grippe H5N1 : des essais cliniques menés pour trouver un vaccin 

"Nous avons observé un certain nombre de contaminations de mammifères à l'occasion de prédation d'oiseaux malades : des renards, des visons, des ours ou un chat en France. Il y a cependant très peu de cas de contamination de mammifère à mammifère (…) Enfin, il y a eu de très rares cas humains, difficiles à documenter, et bénins", a précisé Jean-Luc Guérin, chercheur à l'Ecole nationale vétérinaire de Toulouse, à France Info. 

Lors de son interview, le chercheur s’est montré rassurant en expliquant que les cas de contamination humains sont peu nombreux, mais qu’ils font l’objet d’une surveillance minutieuse. "Le phénomène est pris au sérieux par la communauté vétérinaire, mais rien n'indique que le virus a radicalement changé et qu'il représenterait un risque très important pour l'homme à court terme", a-t-il affirmé. 

Pour lutter contre cette épizootie, des premiers essais cliniques pour un vaccin ont été dirigés dans des élevages de canards en France. "Ces essais sont en train d'être analysés et, en parallèle, il y a un travail engagé pour mettre en place un véritable plan d'action pour être capable de mettre en œuvre la vaccination à partir de septembre 2023", a indiqué Jean-Luc Guérin.