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Les femmes médecins accordent plus de temps à leurs patients

Par Philippe Berrebi

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Longtemps négligée, la parité hommes-femmes est devenue un marqueur déterminant dans le monde du travail. Si les politiques l’inscrivent dans la loi sans la respecter, d’autres professions l’appliquent sans en parler. Aujourd’hui, près d’un médecin sur deux est une femme. Et la tendance n’est pas près de s’inverser. Elles seront majoritaires à l’horizon 2020.

Une avancée qui a des contreparties. Soucieuses de maintenir un équilibre familial, dont elles assument bien souvent la responsabilité, les femmes en blouse en blanche travaillent moins que leurs homologues. Selon une enquête ministérielle de mars 2012, rappelle aujourd’hui le Figaro, les généralistes françaises effectuent en moyenne 4 150 consultations et visites par an, soit 24 % de moins que leurs confrères (5 440). L’ère du médecin disponible à n’importe quelle heure est révolue.

Mais travailler moins ne veut pas dire moins bien. Au contraire. Comme l’atteste une étude de l’université de Montréal réalisée auprès de 870 médecins de famille. En se fondant sur les recommandations édictées pour le suivi des diabétiques, les auteurs de l’étude on constaté que les femmes médecins sont plus nombreuses à prescrire les médicaments indiqués et à faire passer les examens indispensables. Mais attention, avertit Vincent Renard, président du Collège national des généralistes enseignants, dans les colonnes du Figaro, « la qualité des soins ne se résume pas au respect des normes, la satisfaction du patient constitue également un critère déterminant ».

Dans ce domaine, là encore, les femmes montrent l’exemple. L’étude française soulignait que la durée de leur consultation est plus longue (19 minutes, contre 17 pour les hommes). « Près de six femmes médecins sur dix déclarent ainsi des consultations de 20 minutes et plus, contre 35 % de leurs confrères », souligne le quotidien.
Les hommes médecins seraient plus centrés sur la pathologie alors que les femmes tiennent davantage compte de la personnalité du patient, expliquent des représentantes de la profession. Pour Vincent Renard, « il n’est pas possible d’affirmer que ces changements sont uniquement liés à la féminisation ». Pour lui, « l’enseignement des médecins a également subi une véritable révolution » dans la prise en charge des malades.

 

Première diffusion: 28 octobre 2013