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QUESTION D'ACTU

Maladies cardiovasculaires

Un algorithme pour faciliter la prise en charge de l'infarctus chez les femmes ?

La prise en charge d'un infarctus est moins rapide et précise chez les femmes par rapport aux hommes. Les chercheurs ont donc développé un algorithme pour faciliter le diagnostic des crises cardiaques chez les patientes. 

Un algorithme pour faciliter la prise en charge de l'infarctus chez les femmes ? IStock - Doucefleur




L'ESSENTIEL
  • Les symptômes de l'infarctus chez la femme sont méconnus par rapport à ceux des hommes
  • Environ 5% des femmes britanniques ayant eu un infarctus ont été considérées comme n’étant pas à haut risque de décès

Sensation d’épuisement, essoufflement à l’effort, troubles digestifs, palpitations brutales, douleur aiguë dans le dos… Ces différents signes sont évocateurs d’un infarctus du myocarde chez une femme, d’après l’Association Agir pour le cœur des femmes. Cette pathologie cardio-vasculaire survient de plus en plus chez les patientes, notamment par rapport à l’évolution de leur mode de vie (tabagisme, stress chronique, manque d’activité physique…). 

La prise en charge d’une crise cardiaque est cependant plus tardive et moins précise chez les femmes par rapport aux hommes. Une des raisons pouvant expliquer cet écart est la méconnaissance des symptômes de l'infarctus chez une femme qui sont différents de ceux de l’homme. À l’heure actuelle, près d’une femme sur trois décède chaque année des conséquences d’une maladie cardiovasculaire.

Des inégalités de prise en charge et de traitements 

Une étude de l’Impérial College de Londres, publiée dans la revue the Lancet, s’est intéressée au manque de prise en charge de l’infarctus chez la femme. Pour les besoins de la recherche, ils ont évalué les données de 420.781 patients vivant au Royaume-Uni et en Suisse qui ont vécu une crise cardiaque entre 2005 et 2017. Selon les résultats, environ 5% des femmes britanniques ayant eu un infarctus ont été considérées comme n’étant pas à haut risque de décès. Soit près de 11,651 patientes qui ont été potentiellement mal diagnostiquées et qui n’ont pas reçu les bons traitements. Les chercheurs ont également indiqué que le temps écoulé entre l’apparition des symptômes et l’admission dans un service hospitalier était plus long chez les femmes. 

"Nous vivons dans un monde où les inégalités en matière de prise en charge des crises cardiaques coûtent la vie des femmes chaque jour (…) Nous devons nous assurer que les tests cardiaques et les traitements sont aussi bien éprouvés chez les femmes que chez les hommes et que nous nous attaquons aux préjugés persistants qui imprègnent la société et les soins de santé, car les crises cardiaques touchent aussi les femmes", a expliqué le Docteur Sonya Babu-Narayan, directrice médicale associée à la British Heart Foundation lors du congrès annuel de la Société européenne de cardiologie à Barcelone (Espagne) où les résultats de l’étude ont été dévoilés. 

L’intelligence artificielle pour mieux diagnostiquer

Pour faire face à ces différences de prise en charge, les scientifiques ont conçu un algorithme afin de favoriser le diagnostic de l’infarctus chez les patientes. "En utilisant un algorithme d'apprentissage automatique, nous avons pu développer un nouveau score de risque basé sur l'intelligence artificielle qui tient compte des différences liées au sexe dans le profil de risque de base et améliore la prédiction de la mortalité chez les deux sexes", a précisé le Docteur Florian Wenzl du Centre de médecine moléculaire de l'Université de Zürich (Suisse) et auteur principal de l’étude. 

Aux yeux des chercheurs, l’intelligence artificielle est un moyen efficace pour garantir aux patients le bon traitement adapté à leurs pathologies. "J'espère que la mise en œuvre de ce nouveau score dans les algorithmes de traitement permettra d'affiner les stratégies de traitement actuelles, de réduire les inégalités entre les sexes et, à terme, d'améliorer la survie des patients victimes d'une crise cardiaque, qu'ils soient hommes ou femmes", a affirmé Thomas F Lüscher, du Royal Brompton and Harefield Hospitals.

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