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Hormones

Covid grave ou pas : c'est votre petit doigt qui peut le dire !

Par Thierry Borsa

La taille des doigts de la main, en lien avec les niveaux d'hormones avant la naissance, pourrait être un indicateur de la gravité de l'infection

sanjagrujic/iStock
Chez les hommes, c'est l'annulaire qui est le plus long alors que chez les femmes c'est l'index
Ce constat a poussé des chercheurs à étudier le lien entre la taille des doigts et le fait que les Covid graves ont le plus souvent des hommes

Etes-vous à risque de développer une forme grave de la Covid-19 ? Même si cette question est aujourd'hui moins préoccupante parce que le nombre d'infections reste mesuré après avoir connu un très net recul et que le tandem vaccination/Omicron a rendu très majoritaires les formes bénignes de la maladie, peut-être vous intéressera-t-elle quand même si l'on vous dit que cela dépend... de la longueur des doigts de vos mains !

Petit flash-back : dès le début de la pandémie, il est apparu que le taux de patients infectés nécessitant des soins hospitaliers dépendait de l'âge, de la présence de comorbidités et... du sexe, les hommes présentant souvent des formes plus sévères de la maladie. Alors, à partir de ce dernier constat, des scientifiques se sont penchés sur le lien éventuel entre les hormones sexuelles et la gravité des cas de Covid-19. Et ils ont découvert qu'il y avait bien un lien mais qu'il pouvait aller dans un sens comme dans l'autre : une hypothèse implique un taux de testostérone (l'hormone mâle) élevé dans les cas graves, une autre associé de faibles niveaux de cette hormone chez les hommes âgés avec un mauvais pronostic. 

Un lien entre longueur des doigts et gravité des symptômes

Alors, pour y voir plus clair et comme on sait par ailleurs qu'un annulaire long est un marqueur de niveau de testostérone plus élevé avant la naissance alors qu'un index long marque, lui, un, niveau plus élevé d'oestrogène (l'hormone femelle), il a été posé que les hommes auraient des annulaires plus longs alors que chez les femmes, c'est l'index qui serait le doigt de la main le plus long. Des chercheurs ont donc étudié le rapport entre la longueur des doigts et la gravité des symptômes de la Covid. Et leurs travaux qui ont été publiés dans le revue Scientific Reports indiquent comme principal marqueur d'un risque d'hospitalisation suite à une infection par le coronavirus  le...petit doigt ! Lorsqu'il et court chez un homme, c'est à dire "féminisé" par rapport aux autres doigts, le risque est majeur ! Et encore plus important chez les patients dont la longueur des doigts varie entre la main droite et la main gauche ...

Pourquoi les forme graves touchent surtout des hommes âgés 

Explication : dans l'utérus et à la puberté, un faible taux de testostérone chez l'homme et un taux élevé d'oestrogènes sont des facteurs de stress entraînant des perturbations du développement. Donc qui fragilisent l'organisme qui est ainsi moins résistant face à une infection. Et comme le taux de testostérone diminue avec l'âge, cette fragilité s'accroit. D'où le fait que le groupe des hommes âgés est le plus à risque face aux formes graves de la Covid.

Quant à la question "pourquoi certains connaissent-ils ce déséquilibre hormonal", la réponse est abordée dans le compte rendu de cette étude : des travaux antérieurs de l'auteur, le Pr John Manning, ont montré que les mères à faibles revenus peuvent féminiser leur enfant dans l'utérus en ajustant leurs hormones tandis que des mères à revenus élevés masculinisent leur progéniture. Mais tous ces éléments ne vont pas jusqu'à apporter une explication suffisante à un autre constat réalisé sur le profil des victimes de la pandémie : pourquoi les formes graves ont touché aussi les plus démunis ?