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Creutzfeldt-Jakob

Vache folle : décès d’une retraitée de l’INRAE à Toulouse

Par Charlotte Arce

L’Institut national de recherche pour l’agriculture (INRAE) a confirmé le décès d’une employée à la retraite, qui avait contracté la maladie de Creutzfeldt-Jakob. Les travaux sur les prions sur lesquels elle travaillait ont depuis été suspendus.

PBFloyd/iStock
Une retraitée d'un laboratoire travaillant sur les maladies à prions au sein de l'INRAE est décédée en novembre de la maladie de Creutzfeldt-Jakob.
Selon les premiers éléments d'information, encore à confirmer, elle se serait coupée sur son lieu de travail entre 2004 et 2005.
Une enquête interne a été ouverte et les travaux sur les prions suspendus.

Une nouvelle victime de la "vache folle" en France : mardi 30 novembre, l’Institut national de recherche pour l’agriculture (INRAE) a annoncé le décès le 4 novembre dernier de l’une de ses anciennes employées. Désormais à la retraite, cette technicienne travaillait à Toulouse (Haute-Garonne) dans un laboratoire sur les prions et était donc en contact avec des tissus biologiques infectés par la maladie de Creutzfeldt-Jakob. Il s’agit du deuxième décès dû à la vache folle recensé en France au cours des deux dernières années.

Une maladie neurodégénérative fatale

Plus connue sous le nom de "vache folle", la maladie de Creutzfeldt-Jakob (MJC) est une maladie neurodégénérative "provoquant des troubles neurologiques progressifs d’issue fatale après une période d’incubation longue et silencieuse", explique l’INRAE sur son site. Touchant les humains, mais aussi les animaux d’élevage et les animaux sauvages, les maladies à prions dont fait partie la MJC sont caractérisées par une dégénérescence rapide et fatale du système nerveux central.

Appartenant à l'unité de recherches Interactions Hôtes-Agents Pathogènes (IHAP) au sein de l’École Nationale Vétérinaire de Toulouse, le laboratoire au sein duquel travaillait la technicienne était rattaché au département de santé animale de l’INRAE. Son principal objectif était de "de comprendre les interactions entre les micro-organismes pathogènes et leurs hôtes". La découverte de ce cas avait entraîné la suspension en juillet dernier des travaux sur les prions dans les laboratoires de l’INRAE, l’ANSES, du CEA, du CNRS et de l’Inserm. Cette suspension a depuis été prolongée jusqu’à la fin de l’année.

Un premier cas de MJC avait été détecté dans ce même laboratoire en 2019, entraînant le décès d’une autre technicienne de laboratoire âgée de 33 ans.

Une enquête interne ouverte

Selon les premiers éléments d’information recueillis par les syndicats, la technicienne aurait contracté la MJC après s’être "coupée lors de son travail" en 2004 ou 2005. L’INRAE n’a pas encore confirmé.

"Nous ne pouvons pas établir que cet événement soit à l'origine de sa maladie. Mais nous demandons que toute la lumière soit faite. Nous nous inquiétons qu'il existe d'autres contaminations. On ne peut pas exclure qu'elle soit tombée malade à cause de la vache folle. Mais que deux techniciennes travaillant sur les prions meurent à deux ans d'intervalle, cela limite grandement les possibilités", explique à France 3 Occitanie un syndicaliste sous couvert d'anonymat.

Une enquête interne a depuis été ouverte à l’INRAE pour "rassembler les éléments sur les conditions de travail et les sources possibles d’exposition de cet agent à la retraite", précise l’organisme dans un communiqué.

Une mission d’inspection a également été diligentée par les ministres chargés de la recherche et de l’agriculture. Des auditions ont été menées les 8 et 9 novembre au laboratoire, contre l’avis du CHSCT de l'INRAE, qui souhaitait une enquête externe. Les conclusions de ce rapport doivent être rendues d’ici à la fin de l’année et pourraient déboucher sur une saisie de la justice par les syndicats.