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Coronavirus

Bientôt une pilule anti-Covid ?

Par Diane Cacciarella

Les essais cliniques du Molnupiravir sont bons : cet antiviral réduirait les risques d’hospitalisation et de mortalité liés à la Covid-19. Une demande d’autorisation de mise sur le marché devrait bientôt être déposée. 

Ridofranz/iStock
Les résultats de la phase 3 des essais cliniques du Molnupiravir contre la Covid-19 sont prometteurs : ce médicament antiviral réduirait de moitié le risque d’être hospitalisé.
Avec le Molnupiravir, le risque de mourir de la Covid-19 serait aussi plus faible.

À quand un traitement contre la Covid-19 ? La réponse se précise. Dans un communiqué publié ce vendredi 1er octobre, le laboratoire  Merck et la société de biotechnologie Ridgeback Biotherapeutics ont annoncé avoir obtenus de très bons résultats avec le Molnupiravir. D’après les essais cliniques, ce médicament antiviral sous forme de pilule réduirait de 50% les risques d’être hospitalisé pour cause de Covid-19. La mortalité liée au virus serait aussi plus faible. 

Aucun décès enregistré avec le Molnupiravir

Pour parvenir à cette conclusion, l’essai clinique a été mené auprès de 385 personnes traitées avec du Molnupiravir. Après avoir été infectées par la Covid-19, tous les participants ont pris une pilule du médicament antiviral dans les cinq jours suivant le début des symptômes. En parallèle, les chercheurs ont suivi un autre groupe de 377 personnes infectées par la Covid-19 mais qui ont reçu un placebo. Ainsi, les scientifiques pouvaient comparer les résultats des deux groupes : 29 jours après avoir été contaminés par le virus,  7,3% des personnes ayant pris la pilule de Merck ont été hospitalisées, contre 14,1% de ceux ayant reçu le placebo. Aucun mort n’a été enregistré dans le premier groupe, tandis que 8 personnes sont décédées dans le second. 

Une demande d’autorisation de mise sur le marché bientôt demandée

Ces bons résultats ont été obtenus lors d’un essai clinique de phase 3, c’est-à-dire ceux réalisés sur des humains et qui ont pour but de démontrer l'intérêt thérapeutique du médicament et à en évaluer son rapport bénéfice/risque. À l'issue de cette troisième phase, les laboratoires déposent généralement une autorisation de mise sur le marché auprès des instances sanitaires de leurs pays. C’est justement ce que prévoit de faire Merck, auprès de la Food and drug administration (FDA), l’instance sanitaire aux États-Unis qui autorise la commercialisation des médicaments sur le marché américain. Selon le communiqué publié par le laboratoire, celui-ci va déposer une demande d’autorisation d’urgence auprès de la FDA. Et, pour anticiper au mieux en cas de réponse positive, Merck a d'ores et déjà commencé à produire ce médicament : d’ici fin 2021, 10 millions de pilules devraient être disponibles. 

Le traitement n’est pas une alternative à la vaccination

Avec le virus qui continue de circuler largement et parce que les prises en charge thérapeutiques actuellement disponibles (...) nécessitent l'accès à un établissement de santé, des traitements antiviraux sont absolument nécessaires car ils peuvent être pris à domicile et empêcher les personnes atteintes de la Covid-19 d’aller l'hôpital (pour en bénéficier)”, estime Wendy Holman, directrice générale de Ridgeback Biotherapeutics dans le communiqué. Selon le dernier point épidémiologique publié par Santé publique France, il y a eu 38 390 nouveaux cas confirmés du 20 au 26 septembre 2021, contre 48 976 les sept jours précédents. La circulation du virus est en baisse dans toutes les régions, à l’exception de la Guyane où le taux d’incidence reste élevé, accompagné d’une forte tension hospitalière. Néanmoins, s’il est un jour commercialisé, un traitement contre la Covid-19 ne dispense pas de la vaccination dont l’efficacité est plus importante que le médicament de Merck contre la Covid-19. 

L’essentiel :