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Déconfinement

Les Ehpad se préparent au "retour progressif à la normale"

Par Floriane Valdayron

Après des annonces présidentielles en faveur de l'accélération du déconfinement le 14 juin, le ministère des Solidarités et de la Santé s'est emparé du sujet des Ehpad le 16. Il demande aux établissements d'établir "des plans de retour progressif à la 'normale'" pour le 22 juin "au plus tard".

KatarzynaBialasiewicz/iStock

Les Ehpad s'apprêtent à franchir une nouvelle étape dans le déconfinement de leurs résidents. Le 16 juin, le ministère des Solidarités et de la Santé a annoncé dans un communiqué que les établissements "qui ne déclarent plus de cas possible ou confirmé de Covid-19" doivent établir d'ici lundi 22 juin "au plus tard" des "plans de retour progressif à la 'normale'".

Ces plans sont à élaborer en concertation avec les équipes soignantes et seront soumis "obligatoirement" au Conseil de la vie sociale (CVS), une instance élue par les résidents des Ehpad et leur famille. "Un document de cadrage de cette démarche sera mis en ligne le 16 juin 2020, indique le ministère des Solidarités et de la Santé. Ce document annulera et remplacera le protocole relatif aux mesures de protection dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées, en vigueur depuis le 20 avril 2020 et actualisé au 6 juin 2020".

La reprise des visites sans rendez-vous "le plus vite possible"

Chaque Ehpad devra ainsi présenter des plans adaptés à sa situation. Ils visent à assurer "prioritairement, le plus vite possible", la reprise des visites des proches sans rendez-vous. Il est également question de tendre progressivement vers la fin du confinement en chambre, ainsi que vers la reprise des sorties individuelles et collectives, des interventions paramédicales et des admissions en hébergement permanent, de même qu'en accueil de jour.

"Ce sont des annonces importantes, car il faut permettre aux personnes âgées d’avoir plus de libertés, assure Romain Gizolme, directeur de l’ AD-PA (l'association de directeurs au service des personnes âgées), interrogé par l'AFP, dont 20 Minutes s'est notamment fait l'écho. Faciliter les visites, ça va dans ce sens-là". Un avis partagé par Imad Sfeir, le directeur médical de la Mutualité Française Bourguignonne, qui gère 18 Ehpad dans la région.

"Ces annonces étaient les bienvenues"

"Ça commençait à être difficile pour les résidents et leurs familles; ces annonces étaient les bienvenues", estime-t-il. Devant l'amélioration de la situation sanitaire du pays, le médecin et ses équipes avaient anticipé l'allègement du protocole sanitaire en vigueur dans les établissements. "Les annonces présidentielles du 14 juin ont préparé le terrain pour un déconfinement progressif, mais cela faisait déjà quelques jours que l'on avait autorisé les visites dans les Ehpad sans rendez-vous, à l'extérieur et à l'intérieur. Les choses se sont accélérées lundi dernier", rapporte Imad Sfeir.

Les établissements gérés par la Mutualité française Bourguignonne ne limitent plus non plus le nombre de personnes autorisées dans la chambre d'un résident, ni l'entrée des mineurs dans les Ehpad. "Néanmoins, on n'oublie pas les gestes barrières pour ne pas risquer une contamination. On fait attention à ce que les visiteurs se lavent les mains avant d'entrer dans nos locaux, qu'ils portent un masque et qu'ils gardent une distance de sécurité avec les autres résidents", reprend le médecin, en précisant que cette dernière précaution ne s'applique pas aux rapports avec les proches.

"Confiant, mais vigilant"

"On essaie donc de sécuriser au maximum les espaces communs pour que les visiteurs croisent le moins de personnes possible. Même si la situation s'est beaucoup améliorée, on n'est pas à l'abri du virus", poursuit Imad Sfeir, qui se dit "confiant, mais vigilant". La "vigilance continue" est le mot d'ordre du ministère des Solidarités et de la santé, qui demande la mise en place de "réponses immédiates en cas de suspicion de nouveau cas de Covid-19 au sein de l’établissement"

"On se laisse la possibilité d’un bouton rouge, c’est-à-dire de revenir en arrière au moindre cas de Covid détecté", confirme Florence Arnaiz-Maumé, la déléguée générale du SYNERPA (Syndicat national des établissements et résidences privés pour personnes âgées), auprès de l'AFP. Pour rappel, après avoir été interdites dès le 11 mars, les visites dans les Ehpad ont été progressivement autorisées à partir du 20 avril. Le 1er juin, le ministère de la Santé avait annoncé que près de 45 % des Ehpad déclaraient "encore au moins un cas de Covid-19".