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Cancer bronchique avec mutation EGFR : une réduction majeure du risque de récidive avec l’osimertinib

Par Dr Isabelle Hoppenot

La réduction très nette du risque de récidive rapportée avec un inhibiteur de tyrosine-kinase de 3è génération est un nouveau grand pas en avant dans le cancer bronchique non à petites cellules, dont la prise en charge a déjà connu de grandes évolutions ces dernières années.  

Zero Creatives/iStock

Il est encore trop tôt pour connaitre son impact sur la survie, mais dans le cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) de stade IB/III A avec mutation de l’EGFR, un traitement adjuvant par l’osimertinib, un inhibiteur de tyrosine-kinase de troisième génération, réduit de près de 80% le risque de récidive à 2 ans.  Un bénéfice majeur, qui a d’ailleurs conduit à interrompre prématurément l’étude ADAURA, dont les résultats ont été présentés lors de l’ASCO.

Des récidives fréquentes

On estime qu’environ 30% des CBNPC sont diagnostiqués à un stade I/IIIA, pour lesquels le traitement est la résection chirurgicale complète de la tumeur suivie d’une chimiothérapie adjuvante dans les stades II/III et chez certains patients au stade IB. Malgré cette stratégie, le taux de récidive à 5 ans est élevé, respectivement de 45%, 62 % et 76% pour les stades IB, II et IIIA.

L’étude ADAURA, essai international de phase III en double aveugle, a randomisé 682 patients après résection complète de la tumeur et chimiothérapie adjuvante lorsqu’elle était indiquée, pour recevoir pendant 3 ans de l’osimertinib ou un placebo. Les caractéristiques des patients dans les deux bras de l’essai étaient comparables, en termes de stade de la tumeur (31 % de stade IB et 69% de stade II/IIIA dans les deux groupes), de sexe (68 et 72 % de femmes respectivement) et de types de mutations activatrices de l’EGFR.

90 % de survie à 2 ans

Sur la population totale de l’étude, tous stades confondus, les taux de survie sans progression à 2 ans étaient de 89% avec l’osimertinib vs 53 % dans le bras placebo. Chez les seuls patients aux stades II/IIIA à l’inclusion, les taux de survie sans progression étaient respectivement de 90 % et 44 %. Le traitement a été bien toléré, avec un profil de sécurité en phase avec celui déjà rapporté dans les autres études cliniques. Le recul n’est toutefois pas suffisant pour avoir des données sur la survie globale, critère secondaire d’évaluation de l’étude. Mais d’ores et déjà, ces données devraient avoir un impact sur les pratiques.

L’osimertinib est un inhibiteur de la tyrosine-kinase (ITK) de troisième génération, qui inhibe de façon irréversible les récepteurs du facteur de croissance épidermique (EGFR) porteurs de la mutation activatrice (EGFRm) et de la mutation de résistance aux ITK T790M.   Il est déjà indiqué en première ligne dans le CBNPC localement avancé ou métastatique.