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Vieillissement

L'apnée du sommeil augmente le risque de développer la maladie d'Alzheimer

Par Floriane Valdayron

Alors que le syndrome d’apnée obstructive du sommeil touche plus de 30% des personnes de 65 ans et plus, il peut favoriser le développement de la maladie d'Alzheimer. C'est ce que révèle une étude menée par une équipe de chercheurs de l'Inserm.

Cherrybeans/iStock

Une mauvaise qualité du sommeil pourrait-elle favoriser le développement d'une maladie neurodégénérative ? Si ce lien de cause à effet peut sembler insensé, c'est pourtant l'objet de l'étude menée par Géraldine Rauchs, chercheuse à l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) et son équipe. Les résultats ont été publiés dans la revue scientifique américaine JAMA Neurology

Identifier les facteurs de risque de la maladie d'Alzheimer

“A l’heure où les essais cliniques visant à tester des traitements contre la maladie d’Alzheimer ne sont pas encore couronnés de succès, l’identification de facteurs de risque et de protection sur lesquels agir intéresse de plus en plus les chercheurs, estime Géraldine Rauchs dans un article publié sur le site de l'Inserm. Grâce à l’utilisation de plusieurs méthodes d’imagerie cérébrale, cette étude nous a permis de préciser les mécanismes expliquant les liens entre qualité du sommeil, risque de déclin cognitif et de maladie d’Alzheimer.”

Les scientifiques se sont intéressés au syndrome d’apnée obstructive du sommeil, qui touche plus de 30% des personnes de plus de 65 ans. Afin de savoir si cette pathologie donne lieu à un risque plus élevé de développer la maladie d'Alzheimer, les chercheurs ont mené leurs travaux sur 127 personnes en bonne santé, âgées de 65 ans et plus.

75% des individus testés présentent des apnées du sommeil

Chacun des participants a apporté chez lui un appareil permettant d'enregistrer sa respiration au cours de la nuit. À partir des résultats obtenus, les scientifiques ont identifié la présence d'apnée du sommeil chez 75% des individus, à des degrés de sévérité variables.

Les chercheurs ont ensuite soumis les participants à des tests pour évaluer leur fonctionnement cognitif, puis réalisé des examens d'imagerie cérébrale pour étudier leur cerveau. Résultat : les performances cognitives sont les mêmes d'une personne à l'autre. 

“Favoriser le vieillissement réussi”

En revanche, l'imagerie révèle que les individus souffrant d'apnée du sommeil présentent une accumulation de protéine bêta-amyloïde plus marquée. Il s'agit du composant principal des plaques amyloïdes, qui peuvent conduire à l'apparition de signes cliniques caractéristiques de la maladie d'Alzheimer, selon leur densité et leur distribution dans le cerveau.

“Cela ne veut pas dire que ces personnes vont nécessairement développer la maladie, mais elles présentent un risque plus élevé, assure Géraldine Rauchs. De plus, il existe des solutions efficaces pour traiter les apnées du sommeil. Détecter les troubles du sommeil, notamment les apnées du sommeil, et les traiter ferait donc partie des moyens pour favoriser le vieillissement réussi.”

Des nouvelles recherches sur les apnées du sommeil à venir 

Les chercheurs s'intéressent désormais à deux nouvelles problématiques : les conséquences que peut avoir le traitement des apnées du sommeil sur l'évolution des lésions cérébrales, et les différences entre le cerveau des femmes et celui des hommes souffrant de cette pathologie.