ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > « Exercice physique », mon ordonnance santé !

La chronique du Docteur Lemoine

« Exercice physique », mon ordonnance santé !

Par le Dr Jean-François Lemoine

Le bien-être que donne de l’exercice physique n’est pas que psychologique. L’exercice physique est le médicament universel du 21ème siècle. Aujourd’hui, je reprends ma sacoche de médecin pour faire une ordonnance, l’ordonnance du bien-être.

megaflopp / iStock
MOTS-CLÉS :

Avant de commencer le traitement et à renouveler au bout de 6 mois pour comparer les résultats :

Prise de sang :

Pratiquer :

45 minutes d’exercice physique au moins 3 fois par semaine :

Rythme de la fréquence cardiaque de chaque séance de 45 minutes :

Fréquence cardiaque maximale à l’effort, FCME : 220 moins votre âge

Respecter 5 minutes d’échauffement et 10 minutes de relaxation.

Pour le contrôle du traitement, acheter :

Quantité suffisante pour trois mois à renouveler trois fois.

Durée du traitement : toute la vie.

Dr Jean-François Lemoine, Médecin du « Mieux vivre »

 

Quelques éléments de compréhension

 

D’abord, la posologie de cette activité physique. On va dire que l’idéal est 45 minutes, 4 à 5 fois par semaine… et non pas 45 fois une minute par jour, par exemple en prenant les escaliers au lieu de l’ascenseur, ce qui a été le thème d’une campagne officielle, mais complètement irréaliste.

Il existe des endroits pour faire du sport ; alors, salle de sport ou pas ?

C’est avant tout une question d’argent et aussi de mode. En n’oubliant pas qu’une salle de sport idéale est un endroit où l’on peut perdre sa graisse et améliorer son état cardiovasculaire. Donc, ce n’est pas au nombre de machines de torture que se fait le choix, mais avec quelques appareils simples, comme les vélos, les cyclorameurs ou les tapis de course… C’est aussi pratique de le faire chez soi ou de marcher à l’extérieur, si l’abonnement à une salle de sport est un investissement trop important.

Ce médicament trop consommé est-il dangereux ?

Par exemple, est-ce bien raisonnable de courir cinq fois par semaine ? Avant d’aborder votre activité physique favorite, le meilleur moyen, quelle que soit l’activité, pour ne pas faire d’erreur, est d’acheter une montre cardiofréquence, en vente dans tous les bons magasins de sport. Prenez le modèle le moins cher, car la plupart des fonctions onéreuses supplémentaires ne servent à rien. Surtout, lisez bien la notice. Si le fonctionnement est on ne peut plus simple, il faut faire un petit calcul pour savoir quelle est la fréquence pour brûler votre graisse et celle qui fait travailler utilement votre cœur.

La marche l’exercice-roi, mais…

Deux choses : d’abord, bien choisir vos chaussures. Sans acheter un modèle trop cher, n’oubliez pas de prendre au moins une pointure et demie au-dessus de votre pointure habituelle, car les pieds sont deux petites choses fragiles dont nous avons bien besoin et qu’il ne sert à rien de martyriser…

Ensuite, il est important de ne pas se limiter aux exercices qui subissent votre poids et d’alterner avec des activités qui se pratiquent en apesanteur : deux très simples mais qui n’ont pas la même popularité :

Le vélo.

En sachant que votre vélo de route, sur des rouleaux qui ne coûtent pas cher, forme un excellent home-trainer, bon marché. Si vous avez peur de perdre votre temps, regardez un film ou décidez que le foot à la télé, ce ne sera qu’en faisant du vélo. L’intensité très moyenne que demande la consommation des graisses ne vous empêchera pas de suivre le programme facilement. Vous verrez, c’est spectaculaire…

Et il y a la natation…

Malheureusement, nous ne sommes pas un pays spécialement nageur.

Si je résume l’ordonnance idéale : deux séances par semaine de jogging en alternance avec soit vélo, soit natation… Car j’insiste, avoir peur de l’eau, c’est se priver d’un plaisir incomparable, celui d’évoluer en quasi apesanteur dans un liquide chaud, ce qui devrait pourtant nous rappeler les délices de la vie fœtale que nous avons tous connue, comme vrai premier plaisir.

 

Bien que l’obésité soit le phénomène médical majeur de ce début de siècle, ce médicament est mal prescrit par les médecins, mal expliqué par les pouvoirs publics, et comme il n’y a pas d’enjeux financiers, sans soutien de la part des industriels, comme c’est le cas avec les médicaments. Le traitement est, en conséquence, mal suivi par les millions de Français ; il permettrait pourtant de résoudre, en grande partie, les problèmes médicaux dont ils souffrent.

Docteur Jean-François Lemoine

Abonnez-vous aux chroniques du Dr Lemoine
@DrLemoine