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Changer de style de vie

Ménopause : arrêter de fumer pour éviter les bouffées de chaleur ?

Par Raphaëlle de Tappie

Arrêter de fumer permettrait de diminuer les bouffées de chaleur liées à la ménopause. Garder un poids équilibré serait également conseillé pour atténuer ces symptômes désagréables. 

fizkes/iStock

Chaque année, jusqu’à 1,5 millions de femmes connaissent la ménopause. Bien qu’il s’agisse d’une étape normale de la vie, ce passage, qui survient chez une femme lorsque les ovaires arrêtent leur sécrétion hormonale, peut être accompagné de troubles physiologiques désagréables tels que les bouffées de chaleur : 85% des femmes ménopausées disent en avoir eues. Parmi elles, 55% les subissent avant même que leurs règles ne deviennent irrégulières. Pourtant, d’après une nouvelle étude parue dans l’American Journal of Obstetrics and Gynecology, ces symptômes pourraient être évités en améliorant son hygiène de vie. Selon les résultats des chercheurs de l'École de santé publique de l'Université du Queensland à Sainte-Lucie, en Australie, arrêter la cigarette et réussir à garder un poids équilibré permettraient en effet de les atténuer.  

Le Dr Hsin-Fang Chung et son équipe ont examiné les données de huit études portant sur 21 460 femmes âgées en moyenne de 50 ans, originaires d’Australie, du Royaume-Uni, des Etats-Unis et du Japon. Les chercheurs ont examiné les associations entre indice de masse corporelle (IMC) et tabagisme, d’une part, et le risque de développer des symptômes vasomoteurs (bouffées de chaleur et sueurs nocturnes). Ils ont également étudié si les associations différaient selon le stade de la ménopause.

Résultats : un IMC plus élevé est lié à des "symptômes vasomoteurs fréquents ou graves". Au même titre que fumer davantage et plus longtemps. Dans le détail, "les femmes obèses courent un risque près de 60 % plus élevé d'éprouver des symptômes vasomoteurs fréquents ou graves (que les femmes de poids normal)", explique le Dr Chung. Qui plus est, "les femmes qui fument courent plus de 80 % plus de risques d'éprouver des symptômes vasomoteurs fréquents ou graves, comparativement aux femmes qui n'ont jamais fumé".

"Le tabagisme intensifie l’effet de l’obésité" 

Enfin, les résultats diffèrent effectivement selon le stade de la ménopause. "Un IMC élevé était associé à un risque accru de symptômes vasomoteurs avant et pendant la périménopause, mais à un risque réduit après la ménopause", notent les chercheurs.

"Le tabagisme intensifie l'effet de l'obésité et augmente de trois fois le risque d'éprouver des symptômes vasomoteurs fréquents ou graves chez les femmes obèses, comparativement aux femmes de poids normal qui n'ont jamais fumé", commente par ailleurs le Docteur Chung.

"Le risque d'éprouver des symptômes vasomoteurs fréquents ou graves était particulièrement élevé chez les femmes qui fumaient plus de 20 cigarettes par jour ou qui fumaient depuis plus de 30 ans", poursuit le Professeur Gita Mishra qui a également participé à l’étude. "Cela peut être attribué en partie à l'effet anti-œstrogène du tabagisme". 

Ne pas attendre la transition ménopausique pour arrêter de fumer

"En revanche, les femmes qui cessent de fumer avant l'âge de 40 ans présentent des niveaux de risque semblables à celles qui n'ont jamais fumé (…). Ces résultats encouragent les femmes d'âge mûr à participer à des programmes de promotion de la santé et soulignent la nécessité d'arrêter de fumer et d'adopter des stratégies de gestion du poids avant la ménopause", poursuit-elle. Et de mettre en garde : "Attendre la transition ménopausique ou la post-ménopause est trop tard pour tirer le meilleur parti de ces résultats."

La ménopause survient généralement entre 45 et 55 ans. Elle est vraiment installée quand les règles sont absentes depuis un an. Mais avant que les ovaires ne cessent définitivement de fonctionner, la diminution du niveau d’œstrogène et la quasi disparition de la progestérone peuvent entraîner des troubles du sommeil, une sécheresse vaginale, des troubles génito-urinaires ou encore une prise de poids. 

Les bouffées de chaleur sont quant à elles dues aux changements dans l’hypothalamus du cerveau, la zone qui aide à contrôler la température du corps. Quand cette dernière ne "fonctionne pas", elle envoie des signaux aux vaisseaux sanguins présents à la surface de la peau pour dilater et disperser la chaleur corporelle, persuadée que le corps est trop chaud. Pour soulager ces symptômes, une récente étude a montré que l'acupuncture pourrait également être efficace